Une centaine d'écolières enlevées le 19 février dernier par des militants islamistes de Boko Haram à Dapchi, dans le nord-est du Nigeria, ont été ramenées mercredi matin à leur école par leurs ravisseurs. 106 adolescentes sur les 110 enlevées le 19 février dernier ont été déposées mercredi au petit matin non loin de leur école. Les circonstances de cette libération soulèvent de nombreuses interrogations, notamment sur un éventuel paiement de rançon.
Qu’importe si les autorités martèlent n’avoir pas versé de rançon pour la libération des jeunes filles de Dapchi, les Nigérians sont persuadés du contraire. La question a d’ailleurs animé les débats au Sénat ces dernières semaines.
« La réaction du gouvernement est louable, quoi qu’il ait fait pour récupérer les filles. En tant que politicien, je ne peux pas imaginer que le gouvernement n’ait pas agi. Je ne suis pas un inconditionnel du paiement de rançons, mais dans des cas critiques, c’est mieux de payer pour retrouver les gens en vie », estime Mohammed Ali Ndume, sénateur du district Sud de l’Etat de Borno, une zone qui comprend la ville de Chibok où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées en avril 2014.
Deux à trois millions d'euros pour les filles de Chibok ?
Depuis l’arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari, la quasi-totalité des enlèvements s’est soldée par une libération des captifs. Les éléments de négociation – le plus souvent l’échange de prisonniers et une rançon–– sont très rarement révélés et cela commence à faire des vagues.
« Bien sûr, chaque action a des conséquences et il y aura une escalade de l’activité de Boko Haram, reconnaît Mohammed Ali Ndume. Mais je pense que cela doit servir de leçon pour le gouvernement. Si paiement de rançon il y a vraiment eu pour les filles de Chibok et maintenant pour les filles de Dapchi, on ne peut pas imaginer qu’un troisième enlèvement se produise sans que l’on n’aborde le sujet. »
Après à la libération de 82 lycéennes de Chibok en mai 2017, la presse nigériane avait évoqué à plusieurs reprises le paiement d’une rançon allant de 2 à 3 millions d’euros. Un montant qui inciterait désormais Boko Haram à multiplier les enlèvements de masses d’adolescentes pour se financer.
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