Les sociétés d’électricité en Afrique subsaharienne peuvent devenir financièrement viables sans pour autant pratiquer des tarifs inaccessibles pour les pauvres, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale parvenu vendredi à APA.
Cette étude, intitulée Making Power Affordable for Africa and Viable for Its Utilities, a consisté à passer au crible les rapports financiers des compagnies d’électricité de 39 pays d’Afrique, les données sur les dépenses des ménages tirées de 22 enquêtes et les tarifs de l’électricité dans 39 pays également.
Selon la Banque mondiale, actuellement, un Africain sur trois seulement a accès à l’électricité. Les pannes de courant sont en outre fréquentes : à court d’argent et pénalisées par des infrastructures obsolètes qui auraient besoin d’investissements, les compagnies d’électricité ont bien du mal à maintenir un service fiable et constant.
« Nous ne parviendrons pas à accélérer la marche vers un accès universel à l’électricité sans améliorer les performances des entreprises de services publics en Afrique subsaharienne. Notre priorité doit donc viser à rendre les raccordements électriques et la consommation moins coûteux tout en minimisant les pertes financières des opérateurs », indique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.
L’étude propose plusieurs solutions pour permettre aux fournisseurs de recouvrer leurs coûts tout en rendant l’électricité abordable. Il est question notamment d’améliorer l’efficacité opérationnelle. « Dans un tiers des pays étudiés, les compagnies pourraient effacer leur déficit en parvenant uniquement à réduire les pertes liées au transport, à la distribution et à la facturation à hauteur de 10 % de l’électricité fournie », souligne l’étude.
Une autre solution est, dans la plupart des cas, d’augmenter les tarifs. Selon les auteurs de l’étude, dans les pays restants, le besoin de financement ne pourra pas être uniquement comblé par une amélioration de l’efficacité opérationnelle, et exige par conséquent une hausse des tarifs. « Des hausses limitées et fréquentes des tarifs seront probablement mieux acceptées, à condition de garantir la fiabilité de l’alimentation », suggèrent-ils.
L’installation de compteurs individuels est une autre solution préconisée. Selon l’étude, parce qu’ils rechignent à assumer les dépenses initiales élevées du raccordement, les ménages pauvres tendent à partager un seul compteur, devenant de ce fait inéligibles aux tarifs subventionnés. L’installation de compteurs individuels dans ces foyers peut améliorer le ciblage des subventions.
L’étude de la Banque préconise par ailleurs d’installer des compteurs prépayés car étant une solution gagnant-gagnant. « Pour les ménages à faible revenu, la possibilité de régler régulièrement de petites sommes permet de caler ces dépenses sur les rentrées de fonds, tandis que les compagnies d’électricité sont assurées de toucher un paiement anticipé », note les auteurs du rapport.
Sur un autre registre, ils estiment que, pour élargir l’accès à l’électricité, la priorité consiste à rendre les coûts initiaux de raccordement abordables pour les pauvres. L’une des options consiste à répartir ces frais sur tous les usagers, y compris les grandes et moyennes entreprises.
Si l’étude met l’accent sur le raccordement au réseau pour l’ensemble des citadins et pour nombre des ménages ruraux, elle souligne également l’importance capitale d’autres solutions comme les mini-réseaux ou les dispositifs hors réseau (basés notamment sur l’énergie solaire) pour assurer l’électrification des zones rurales d’Afrique subsaharienne.
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Anonyme
En Octobre, 2016 (12:10 PM)Participer à la Discussion