Khartoum est engagé depuis plusieurs années aux côtés de la coalition arabe contre les rebelles Houthis au Yémen. Le régime d’Omar el-Béchir avait envoyé des milliers d’hommes. Après la chute du président soudanais, ces troupes avaient été maintenues par la junte qui avait pris le pouvoir.
Même s’il s’agit d’un retrait partiel, le départ des forces soudanaises aurait commencé depuis deux mois et concernerait près de 10 000 hommes. Des officiels soudanais affirment toutefois que Khartoum ne quitte pas la coalition arabe.
Un choix difficile à interpréter. En effet la junte qui avait renversé Omar el-Béchir, avait maintenu ces hommes au Yémen. Beaucoup soupçonnent en effet les putschistes d’en tirer des avantages financiers, politiques, et diplomatiques, avec les soutiens de l’Égypte, des Émirats arabes unis et surtout de l’Arabie saoudite. Difficile dans ces conditions de croire à un retrait unilatéral, sans l’assentiment des partenaires arabes, Riyad en particulier.
Le pouvoir d'Hemetti
Un chercheur s’inquiète en tout cas de cette décision. « Ça veut dire 10 000 hommes armés en plus au Soudan. Vont-ils rester cantonnés dans des baraquements ? Ou déployés dans des villes ? Ils pourraient servir à faire pression sur la coalition civile », analyse le spécialiste.
La plupart sont des paramilitaires FSR, accusés de multiples exactions contre la population. Et leur chef Hemetti, numéro 2 du Conseil souverain, l’institution clé de la transition, continue à s’imposer comme un personnage central.
« Le retour de ses hommes augmente son pouvoir. Ça change le rapport de force, qui est crucial dans un pays fragile, instable. Détenir la capacité coercitive fait partie de la politique soudanaise aujourd’hui », analyse un bon connaisseur. Malgré les soupçons qui pèsent sur lui, Hemetti semble pour l’instant quasiment intouchable.
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