Fayez el-Sarraj a entamé sa tournée diplomatique européenne par une rencontre avec le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, mardi 7 mai à Rome, avant de se rendre mercredi à Paris où il sera reçu par Emmanuel Macron. En quête de soutiens, il entend alerter les Européens sur les conséquences dramatiques de l’offensive menée par le maréchal Khalifa Haftar depuis le 4 avril pour s’emparer de Tripoli. Mais Rome, qui prône une solution politique à la crise, semble avoir édulcoré sa position anti-Haftar.
Il n'y a pas eu de conférence de presse conjointe après la rencontre entre le Premier ministre du gouvernement libyen d'union nationale (GNA), Fayez el-Sarraj et le chef du gouvernement italien.
Seul Giuseppe Conte s’est exprimé. Il a annoncé d’emblée qu’il souhaitait rencontrer, le plus tôt possible, le maréchal Khalifa Haftar, déclaration qui confirmerait la nouvelle ligne de Rome : « ni avec Sarraj, ni avec Haftar mais avec le peuple libyen ». Seul pays à garder son ambassade ouverte à Tripoli, l’Italie voudrait s’imposer comme le médiateur numéro 1 entre les belligérants.
Giuseppe Conte a d’ailleurs répété que Rome refuse toute perspective militaire pour garantir la stabilité de la Libye, sauf en soutien d’opérations humanitaires pour les blessés et les personnes déplacées.
Emmanuel Macron va recevoir le Premier ministre libyen
Le président français reçoit mercredi Fayez el-Sarraj, avec lequel il s'expliquera sur les critiques que Paris juge « inacceptables et infondées » sur le soutien qu'apporterait la France à l'offensive du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli, a indiqué mardi l'Elysée.
Cet entretien sera l'occasion de faire « un point de situation sécuritaire et militaire » sur l'offensive lancée le 4 avril par le maréchal Haftar, l'homme fort de l'est du pays, sur Tripoli, a précisé la présidence. Alors que la situation est « peu figée sur le terrain », « nous verrons si M. Sarraj propose des initiatives pour mettre fin » au conflit. Au cours de cette rencontre, Emmanuel Macron cherchera aussi à « régler la situation délicate » créée par les « critiques contre la France » qui « ont émané de l'entourage et du gouvernement » de M. Sarraj, précise l'Élysée.
L'accusation « selon laquelle la France était contre le gouvernement libyen et pour l'offensive (d'Haftar) nous semble totalement inacceptable, injuste, compte tenu de tous les efforts que la France a fait pour soutenir le gouvernement (de M. Sarraj) et le processus politique depuis deux ans, et assez irresponsable », souligne la présidence française.
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