Le ministre des affaires étrangères libyen, Moussa Koussa, a démissionné, mercredi 30 mars. Selon un de ses proches, il a quitté ses fonctions en raison des attaques du régime de Kadhafi contre des civils. Parti de Tunisie, où il était arrivé lundi, il s'est rendu à Londres dans l'espoir d'y trouver refuge. "Il a rompu avec le régime", a expliqué son ami Noman Benotman, analyste au sein du centre de réflexion britannique Quilliam."Il n'était pas du tout content. Il ne soutient pas les attaques du gouvernement contre les civils", a-t-il poursuivi, précisant qu'il espérait être "bien traité" à Londres.
La défection et la fuite du chef de la diplomatie libyenne ont été confirmées, dans un communiqué, par le Foreign Office britannique qui a précisé que Londres avait encouragé l'entourage de Kadhafi à quitter leurs fonctions. "Il est venu ici de son plein gré. Il nous a déclaré qu'il démissionnait de ses fonctions", ajoute le communiqué.
UN PILIER DU RÉGIME DE KADHAFI
Fidèle serviteur du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, Moussa Koussa, était ces dernières années sur toutes les négociations et revirements qui avaient permis le retour de la Libye dans le concert des nations fréquentables. Chef des services de renseignements de 1994 à 2009, Moussa Koussa, 59 ans, était un homme fort des comité révolutionnaires, épine dorsale du régime libyen, et un l'homme de confiance de Mouammar Kadhafi.
Il a été chargé des gros dossiers de la Libye notamment en Afrique et en ce qui concerne ses rapports avec l'Occident. Il avait été ainsi un négociateur clé dans l'affaire des infirmières bulgares ayant conduit à leur libération en juillet 2007, ainsi que dans le démantèlement en 2003 du programme nucléaire libyen qui a ouvert la voie à la levée de l'embargo commercial décrété par les Etats-Unis contre la Libye en 1986.
Il est surtout connu pour son rôle dans l'indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie (1988, 270 morts) et du DC-10 d'UTA (1989, 170 morts), levant les derniers obstacles à la normalisation des relations de Tripoli avec l'Occident. Après avoir, deux décennies durant, incarné la face sombre du régime Kadhafi, ce Tripolitain symbolisait ces dernières années l'ouverture.
SERVICES DE RENSEIGNEMENTS
Issu d'une famille modeste, boursier et titulaire d'un master de l'université américaine du Michigan (1978), il a commencé sa carrière dans les services spéciaux comme responsable de la sécurité des ambassades libyennes en Europe du Nord. En 1980, Koussa a été nommé ambassadeur de la Libye à Londres avant d'être expulsé la même année par les Britanniques après avoir affirmé sa détermination à liquider les "ennemis de la révolution" sur le sol britannique.
En 1984, il a rejoint, le Mathaba, une Fondation chargé de coordonner les mouvements de libération à travers le monde, particulièrement en Afrique et en Amérique latine. Vice-ministre des affaires étrangères de 1992 à 1994, il a été nommé ensuite à la tête des services de renseignements, poste qu'il occupe jusqu'à 2009, avant d'être chargé des Affaires étrangères, en remplacement d'Abdulrahman Shalgham, ambassadeur de Libye à l'ONU, qui avait fait défection lui aussi il y a quelques semaines.
3 Commentaires
Bira
En Mars, 2011 (23:53 PM)Kadiorkadior
En Mars, 2011 (23:58 PM)Rallo
En Mars, 2011 (00:24 AM)Participer à la Discussion