La Mission des Nations unies au Liberia (Minul) transfère ses responsabilités au gouvernement libérien ce jeudi 30 juin. Créée en 2003 après 14 ans de guerre civile, la Minul a compté jusqu'à 15 000 hommes. Elle a servi de force de stabilisation et de sécurisation du pays. Les autorités du Liberia prennent donc aujourd'hui le relais. Mais ce transfert de prérogatives n'est pas sans poser des défis et des risques.
Sécuriser les aéroports, les transferts de fonds, inspecter les armes ou encore faire des patrouilles maritimes. Toutes ces prérogatives sont désormais gérées par les 5 000 policiers et 2 000 soldats du Liberia.
Ellen Johnson Sirleaf se dit confiante. Pour la présidente libérienne, le pays doit montrer au monde qu'il a grandi et qu'il peut assurer sa sécurité.
Pour autant les moyens pourraient manquer. Le budget sécurité du Liberia s'élève à 90 millions de dollars. Trois fois moins que celui de la Minul.
Le sort des anciens combattants pose question. Beaucoup d'ex-miliciens restent mal insérés, sans travail. Ils souffrent souvent de troubles psychologiques, d'addictions.
Autre défi : la politisation des forces de sécurité. Selon le Joint Action Commitee, il existe un risque de conflit violent. Ce groupe d'opposants soupçonne la présidente Sirleaf de vouloir utiliser armée et police pour réprimer ses adversaires avant la présidentielle de 2017.
Néanmoins, ce passage de témoin avec la Minul est en cours depuis longtemps. En mars 2016, le pouvoir a voté de nouveaux textes encadrant la police et le contrôle des armes. Il a aussi pris en charge la sécurité des deux prisons nationales du pays.
Enfin Farid Zarif, coordonateur de opérations de l'ONU au Liberia a précisé que la Minul ne cessait pas son mandat. Au 1er juillet, elle aura encore 1 200 Casques bleus et 600 policiers dans le pays. L'avenir de la Minul sera débattu au Conseil de sécurité de l'ONU le 15 décembre prochain.
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