L’ex-président est toujours sans nouvelles de son nouveau passeport, demandé fin juillet à l’ambassade de Côte d’Ivoire en Belgique. Pour ses proches, pas de doute : les autorités ivoiriennes refusent de le lui remettre pour l’empêcher de rentrer à Abidjan avant la présidentielle du 31 octobre.
Pour eux, il ne s’agit ni plus ni moins d’un « refus ». Ce mardi 25 août, les avocats de Laurent Gbagbo se sont rendus à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles pour faire le point sur la demande de nouveau passeport déposée par l’ex-président le 28 juillet.
« Le Consul nous a répondu que notre demande avait bien été transmise à Abidjan et qu’il fallait encore attendre leur réponse, explique Me Habiba Touré. Cette situation est aussi absurde que surprenante. Une demande de passeport est un acte administratif ordinaire qui ne devrait pas dépendre des autorités politiques. Pour nous, il s’agit d’un refus de lui délivrer son passeport dans le seul but de l’empêcher de rentrer en Côte d’Ivoire. »
Selon elle, le délai de traitement est généralement d’une quinzaine de jours, et des Ivoiriens qu’elle a rencontrés ce mardi à l’ambassade ont, eux, « pu retirer leurs passeports alors qu’ils avaient fait leur demande au même moment ».
Volonté de rentrer en Côte d’Ivoire
Contacté par Jeune Afrique, Abou Dosso, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Bruxelles, assure qu’il n’y a pas eu de refus et que la requête est toujours en cours à Abidjan, ajoutant que le délai de traitement d’une demande de passeport oscille plutôt entre 30 et 45 jours.
Depuis l’allègement de son régime de liberté conditionnelle par la Cour pénale internationale (CPI), fin mai, Laurent Gbagbo s’active pour rentrer en Côte d’Ivoire. Un retour que le président Alassane Ouattara, désormais officiellement candidat à un troisième mandat à la présidentielle du 31 octobre, voit d’un mauvais œil.
Incertitudes sur la candidature du FPI pro-Gbagbo
La candidature du « Woody de Mama », que tous ses partisans espéraient, semble désormais très incertaine. Radié – comme l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro – des listes électorales en raison de sa condamnation à vingt ans de prison par la justice ivoirienne pour l’affaire du casse de la BCEAO, son recours a été rejeté par la Commission électorale indépendante (CEI) mi-août. Le dépôt des candidatures à la présidentielle étant fixé au 31 août, il ne reste plus que six jours à ses partisans au sein du Front populaire ivoirien (FPI), par ailleurs engagés dans des tractations avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié, pour lui trouver un éventuel remplaçant.
« Le président Gbagbo n’a pas encore pris de décision pour la suite. Ce qu’il voit et ce qui l’inquiète, c’est surtout qu’Alassane Ouattara pose tous les actes pour faire sombrer la Côte d’Ivoire dans une nouvelle crise politique », conclut Me Habiba Touré.
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