Michel Sidibé, le directeur exécutif d'Onusida est en visite en Centrafrique. Il a signé ce lundi 8 octobre avec le président Touadéra et les ministres de la Santé et des Armées un protocole de lutte contre le VIH et les violences basées sur le genre dans les forces armées. Un budget de départ de 600 000 euros est donné. Le taux de prévalence du virus dans les armées est bien supérieur à la moyenne nationale. Selon les statistiques disponibles, 7,8% de la population militaire est porteuse du virus contre 4% pour la moyenne nationale.
La remise de médaille et la signature d'un protocole, le premier de ce genre en Afrique, ont eu lieu à la présidence. Pour le médecin-colonel Gbangba-Ngai infectiologue des hôpitaux des armées l'effort doit être fait sur les infrastructures. « Le manque d'infrastructures est le principal obstacle de la prise en charge de nos militaires. Si on arrive à reconstruire nos casernes, nous allons à travers cette reconstruction remettre des infirmeries en place qui nous permettront de créer des unités de prise en charge pour nous permettre très facilement de mettre nos soldats et leurs familles sous traitement antirétroviral », explique-t-il.
Frêle, des cicatrices sur le visage, Patrick, un militaire, vit depuis 15 ans avec le virus. Il a été contaminé alors qu'il était en mission. Ce FACA a accepté de témoigner de façon anonyme.
« On a passé au moins 6 mois sur le terrain, et puis là où l'on était, on était au fond du pays. Là-bas, il n'y avait même pas de préservatifs. Et c'est depuis là, après le retour de mission que j'ai découvert que j’étais contaminé. Vous savez, les militaires, ils sont souvent sur le terrain. Surtout avec les évènements militaro-politiques, il y a aussi des actes irresponsables comme le vagabondage sexuel, raconte-t-il. L'accès au préservatif, il y a toujours des ruptures. Les gens partent en mission sans préservatif. Des fois, si tu as les moyens, tu achètes. Si tu n'en as pas, tu fais sans. C'est ça qui pose trop de problèmes. »
Ce protocole prévoit une meilleure sensibilisation sur les maladies sexuellement transmissibles ainsi qu'une meilleure prise en charge des soldats affectés et leurs familles. Un travail sur les violences basées sur le genre est aussi au cœur du dispositif.
Michel Sidibé est en visite en Centrafrique jusqu'à mercredi 10 octobre. Il sera en déplacement ce mardi dans l'ouest du pays, à Paoua, où il visitera notamment l'unité spécialisée de traitement du VIH dans la ville.
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