Ralentissement en 2016 dans les deux tiers des pays de la région, selon le FMI.
Gare à l'atterrissage. La croissance économique en Afrique subsaharienne est tombée l'an dernier à 1,4 %, au plus bas depuis plus de deux décennies, selon un rapport du Fonds monétaire international diffusé mardi. Ce ralentissement de la croissance a frappé les deux tiers des pays d'Afrique sub-saharienne, pesant pour environ 83 % du PIB total d'une région regroupant une quarantaine de pays et pas moins d'un milliard d'habitants.
Recul des cours des matières premières
Un repli imputable à celui des cours de matières premières, pétrole, or, cuivre, café, cacao, après des années d'envolées. Angola, Nigeria et membres de la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale, ont particulièrement souffert. Les autres exportateurs de minerais, Ghana, Zambie et Zimbabwe, ont accumulé d'importants déficits budgétaires.
Une consolation toutefois : les pays pauvres en matières premières, et bien souvent pauvres tout court, ont profité de cette baisse des prix de leurs intrants et ont donc préservé une croissance robuste. Ces pays-là, à l'image du Kenya, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, ont toutefois enregistré un dérapage de leurs finances publiques, en raison de dépenses sociales et d'investissements dans les infrastructures, bien souvent indispensables.
Un rebond attendu en 2017
Le FMI s'attend à un rebond en 2017, à 2,6 %, qui serait toutefois insuffisant pour permettre une amélioration notable du niveau de vie moyen, puisqu'il sera à peine supérieur au taux de croissance démographique . D'autant plus que ce rebond sera concentré dans trois pays, le Nigeria, qui profitera du regain des cours de pétrole, l'Angola, via une mobilisation des ressources publiques avant les élections, et l'Afrique du sud, avec une diminution des effets de la sécheresse de 2015-2016.
Les autres pays demeureront très exposés à un éventuel renchérissement du dollar américain, de hausse des taux d'intérêts et, peut être, une intensification des actes terroristes. La sécheresse et les attaques phytosanitaires poussent aussi la moitié des pays de la région à se déclarer en situation d'insécurité alimentaire.
Mesures vigoureuses nécessaires
Abebe Aemro Sélassié, Directeur du département Afrique du FMI, a appelé les pays de la région à prendre des mesures vigoureuses pour faire redémarrer la croissance. Il préconise notamment un assouplissement du taux de change et un assouplissement des mesures de contrôle de change en Angola et Nigeria, le maintien d'une politique commerciale ouverte et des réformes structurelles propres à éviter les distorsions de marchés. Le FMI juge urgent d'assainir les dépenses publiques dans les pays riches en ressources naturelles pour enrayer la baisse des réserves internationales et compenser les pertes de recettes permanentes.
Les pays de la région devraient aussi s'efforcer d'intégrer leur économie informelle, un phénomène qui les prive de recettes fiscales et qui représente entre un tiers et 90 % de l'emploi non agricole. En outre, faute d'accès au crédit et de sécurité juridique, la productivité des entreprises informelles s'élève à un quart en moyenne de celle du secteur officiel.
@yvesbourdillon
4 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2017 (20:03 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (20:09 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (20:37 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (02:50 AM)Participer à la Discussion