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Afrique

L'intervention en Libye critiquée sur le fond et sur la forme

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L'intervention en Libye critiquée sur le fond et sur la forme

Fallait-il intervenir militairement en Libye dans le cadre d'un mandat international ? En France, l'intervention de la coalition fait l'objet d'une sorte d'"union sacrée". Mais, depuis quelques jours, les critiques de l'intervention commencent à faire entendre leur voix. Revue d'arguments.

L'opération n'a pas été assez préparée. Avant même que les avions français n'aient décollé, l'Allemagne expliquait qu'à ses yeux, une solution militaire "est risquée et dangereuse" et que "les conséquences peuvent être imprévisibles". C'est sensiblement le même argument qu'avaient fait valoir certains des cinq pays qui se sont abstenus lors du vote à l'ONU (Venezuela, Russie, Chine, Allemagne et Inde). Au sein même des Etats qui ont défendu cette intervention, le consensus devient plus fragile à mesure que l'opération militaire dure. En France, où le débat parlementaire a eu lieu trois jours après le premier tir de missile, une très grande majorité de la classe politique a défendu la décision du gouvernement. Tout en mettant en garde contre le "retournement des opinions arabes" et l'hypothèse d'"une forme d'enlisement du conflit", le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a préféré critiquer le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, qui avait parlé de "croisade". Seul le Parti communiste a refusé "de mêler [ses] voix à l'unanimisme béat et aveugle qui rassemble autour du président Sarkozy et l'entrée en guerre de la France".

Aux Etats-Unis, Barack Obama doit se justifier devant l'opposition républicaine, qui dénonce une guerre dont les parlementaires n'ont pas pu débattre, mais aussi face à l'aile gauche du Parti démocrate, qui rejette une nouvelle intervention militaire contre un pays musulman après les invasions d'Afghanistan et d'Irak. Sont notamment remis en cause le coût de cette guerre, la nature du commandement militaire, géré dans un premier temps par Washington, et l'absence de toute stratégie de sortie, ainsi qu'un manque de clarté et de communication de la part de M. Obama.

L'intervention déborde du cadre de la résolution 1973. C'est le reproche qui est fait par de nombreux pays qui ont, dans un premier temps, accepté cette intervention. Le fait que la résolution adoptée au Conseil de sécurité de l'ONU soit floue quant à l'utilisation de la force par la communauté internationale a entretenu une certaine confusion, y compris au sein de la coalition. Ainsi la Ligue arabe, qui dans un premier temps a approuvé le recours à la force lors du sommet diplomatique à Paris, le 19 mars, a très vite critiqué les bombardements. "Ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils", a expliqué son secrétaire général, Amr Moussa. Un éditorial du Monde se fait l'écho de ces préoccupations d'interprétation, estimant que face aux "doutes et critiques [qui] se font déjà entendre [...] le mandat international doit être respecté à la lettre, sans extravagances verbales ni appels guerriers au renversement de régime".

La coalition agit pour les mauvaises raisons. C'est l'argument employé par l'ex-président de Médecins sans frontières, Rony Brauman. Sur France Inter, il a dénoncé la volonté de vouloir "installer la démocratie et un Etat de droit avec des bombardiers. [...] A chaque fois qu'on a essayé de le faire, non seulement on a échoué, mais le remède que l'on prétendait apporter a été pire que le mal. Des interventions destinées à prévenir des massacres, j'en ai vu d'autres, elles ont gelé la situation, et les massacres qui se sont produits ultérieurement ont été pires."

Un argument qui est quelque peu relativisé par une chronique d'Alain Frachon dans Le Monde. "En 1991, les Etats-Unis ont protégé le Kurdistan d'Irak des divisions de Saddam Hussein. A l'abri de cette zone de protection aérienne, les deux grands partis kurdes d'Irak ont d'abord commencé par régler des comptes à la kalachnikov et au lance-roquettes. Puis ils ont scellé un accord politique, organisé des élections, et, année après année, cher Rony Brauman, ils ont fait de cette région la plus sûre, la plus démocratique et la plus prospère d'Irak. Cela a pris du temps."

Plus virulent, le directeur de la rédaction de Mediapart, Edwy Plenel, met directement en cause Nicolas Sarkozy, qui aurait fait de cette "manœuvre guerrière" un "calcul politicien". "On nous opposera, bien sûr, la fin justifiée qui en relativiserait les moyens : abattre un dictateur, venir au secours d'insurrections populaires, protéger des populations civiles... Or, ce n'est ici que l'habillage de circonstance d'une guerre inventée pour oublier et pour persister : faire oublier la compromission, persister dans la domination", écrit-il. Il en veut pour preuve que les convictions de M. Sarkozy vis-à-vis du régime de Mouammar Kadhafi ont radicalement changé en quelques années, comme son attitude envers les révoltes arabes s'est métamorphosée en quelques semaines. "Après un silence aussi dédaigneux qu'embarrassé, sa première réaction face aux soulèvements démocratiques qui firent tomber ses deux amis Ben Ali et Moubarak, piliers officiels de son Union pour la Méditerranée, fut de crainte et de peur", rappelle Edwy Plenel.

La Libye, mais pourquoi pas un autre pays ? Pourquoi intervenir militairement en Libye pour sauver un peuple menacé de mort, mais rester sans rien faire quand des situations similaires se déroulent dans d'autres pays ? Ainsi Jean-Christophe Ruffin, ancien ambassadeur à Dakar et ex-président d'Action contre la faim, s'interroge dans une tribune au Monde : "Nous menons une guerre humanitaire. Nous attaquons un régime en vertu de la conception que nous nous faisons de la dignité humaine. Bravo. Mais ce principe est-il applicable partout ? Doit-il fonder notre politique étrangère et guider toutes nos décisions ? Devons-nous nous préparer à agir demain en Syrie, au Yémen, en Algérie ?", pointe-t-il, avant de s'étonner que le "fameux 'droit d'ingérence' (...) triomphe paradoxalement à l'heure où son concepteur [Bernard Kouchner] a quitté le ministère des affaires étrangères...".

Le blog Fact Checker du Washington Post se demande, lui, pourquoi ce concept d'ingérence humanitaire ne s'applique pas au Darfour, région meurtrie du Soudan que Barack Obama avait pourtant priorisé au début de son mandat. "Prenez le cas de la province du Darfour, écrit le journaliste Glenn Kessler. Le Soudan est frontalier de la Libye, et son président, Omar Al-Bachir, est devenu le premier chef d'Etat en exercice à être poursuivi pour génocide (...). La tragédie au Darfour est un conflit au ralenti, contrairement à la très rapide guerre civile en Libye, et requiert potentiellement de différents outils. Mais le conflit du Darfour n'a pas disparu, malgré la rhétorique de campagne d'Obama lorsqu'il affirmait qu'il 'ne comptait pas abandonner des peuples ou ignorer des massacres'. Un jour, ces mots peuvent revenir le hanter."



7 Commentaires

  1. Auteur

    Dof

    En Mars, 2011 (23:58 PM)
    il le faut sinon khadafi va aneantir sa population
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  2. Auteur

    Rahou

    En Mars, 2011 (00:37 AM)
    nous sommes toujours colonises c est dommage que les musulmans lache khadafi
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    Auteur

    Arona

    En Mars, 2011 (00:49 AM)
    bombardier parce-que une partie de sont people ne l'aime pas qu'on doit bombardé khadafi alors on doit aussi faire pareil en france car sarkozy et le président le plus détesté de toute l'histoire de la france et la cote d'ivoire

    Syrie une seule journée 100 mort que dire yemen arrêté vos commentaire ridicule et hypocrite
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    Auteur

    Momou Modou

    En Mars, 2011 (01:09 AM)
    LA FRANCE C'EST UN PAYS IPOCRITE IL NON JAMAIS COLONISE LIBYE



    POURQUOIS PAS ALLER BOMBARDER LAURENT BAGBOT< COTE D'IVOIRE>

    LES OCCIDENTOS SANS FOUS DE L'AFRIQUE NOIRE ?REGARDE CE QUI EST PASSE EN CONGO POINTE NOIRE

    UNE CARGO ET TOMBE EN PLEIN VILLE IL NE MONTRE CA JAMAIS DANS TELEVISIONS ? LUNDI EN ISREAL ON A TUE UN JUIFE TOUTE LA JOURNEE LES TELEVISIONS AMERICAINS MONTRE QUE CA> C'EST LA HONTE POUR TOUT L'AFRIQUE REVIE VOUS ??????EN BAS LA FRANCE
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    Auteur

    Obama

    En Mars, 2011 (01:36 AM)
    la révolution qui se fait par arme comme en libye n'est plus une révolution ,mais c'est une rébellion :down:  :down: 

     :down:  :down:  :down:  :down: et soutenir des rebelles est une pure forme d'ingérence  :down:  :down:  :down: 
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    Auteur

    Alphaone

    En Mars, 2011 (04:47 AM)
    Vous devriez changer votre pseudo "Obama" en "Pinochet"!
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    Auteur

    Lion

    En Mars, 2011 (18:45 PM)
    tous des chienns
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