Le président sénégalais Macky Sall assure que l'ex-chef d'Etat tchadien Hissène Habré «retournera en prison» après l'épidémie du coronavirus pour purger sa peine pour crimes contre l'humanité, après sa libération temporaire de deux mois début avril liée à cette maladie, dans une interview vendredi à France 24 et Radio France Internationale.
À lire aussi : Le Sénégal marque avec discrétion 60 ans d'indépendance à l'heure du coronavirus
«Naturellement, le juge a (pris) un arrêté pour 60 jours ou pour la durée de la pandémie. Quand elle finira, naturellement, il (Hissène Habré) devra rejoindre sa cellule», a déclaré Macky Sall. «On l'a transféré (dans son domicile à Dakar) à la demande de ses avocats et lui-même. On a préféré ne pas prendre de risque de le voir contracter, en milieu carcéral, le coronavirus. C'est une mesure humanitaire et une précaution», a ajouté le dirigeant sénégalais. Hissène Habré, 78 ans, a bénéficié le 7 avril d'une sortie de prison temporaire accordée par la justice sénégalaise et a rejoint le même jour une de ses maisons à Dakar.
La prison dans la capitale sénégalaise où il était détenu pour crimes contre l'humanité, devait abriter la quarantaine de prévenus dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Dirigeant du Tchad de 1982 à 1990, Hissène Habré a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l'issue d'un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l'humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.
Renversé en 1990, l'ex-président tchadien avait trouvé refuge au Sénégal, où, sous la pression internationale, les conditions de son procès avaient été créées. Il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par le tribunal spécial instauré en coopération avec l'Union africaine.
0 Commentaires
Participer à la Discussion