Les acteurs de la crise politique qui secoue la guine?e-bissau depuis plus d'un an ont accepte? une proposition de sortie de crise en six points soumise par des dirigeants ouest-africains en visite de me?diation a? bissau.
La de?le?gation de la Communaute? e?conomique des etats de l'afrique de l'Ouest (Ce?deao) comprenait le pre?sident guine?en alpha Conde?, mandate? par cette organisation comme me?diateur dans la crise, et son homologue sierra-le?onais ernest bai Koroma.
Cette mission fait suite a? celle des ministres qui a balise? le terrain et o?te? un certain nombre d’obstacles. Les deux Chefs d’etat se sont entretenus de maniere se?pare?e avec les partis politiques avant de finir par un entretien a? huis-clos avec le pre?sident bissau-guine?en Jose? mario Vaz.
La proposition paraphe?e comporte six points pre?pare?s par une mission de ministres dirige?e par le ministre d’etat et secre?taire ge?ne?ral de la Pre?sidence de la re?publique de guine?e, naby issouf bangoura.
Le premier point parle de l’organisation d’un espace de dialogue politique inclusif ou? tous les acteurs politiques auront leur mot a? dire pour qu’ensemble ils puissent re?fle?chir sur la crise et proposer un plan de sortie de crise. une fois ce premier point re?alise?, un gouvernement d’union nationale sera mis en place pour une dure?e de deux ans. Ce gouverne- ment, dont les contours et le dirigeant n’ont pas e?te? de?finis, travaillera essentiellement a? la relance de l’e?conomie du pays, e?prouve?e par plusieurs anne?es de crises sucessives. Le proble?me de la guine?e bissau c’est avant tout l’histoire d’un parti, le PaigC, qui a li- be?re? le pays par les armes et qui revendique encore cette paternite?. ensuite, il y a la faiblesse de ses institutions. Les Chefs d’etat ont donc pense? a? une re?forme institutionnelle profonde en particulier celle de l’arme?e, la Justice et de l’administration territoriale.
Pour la re?ussite de tous les points e?voque?s, la CeDeaO compte mettre en place un syste?me de suivi et de renforcement de son bureau local qui sera plus e?toffe? pour mieux jouer son ro?le. Le professeur alpha Conde? me?diateur de la crise s’est personnellement engage? a? suivre de pre?s l’e?volution de la situation. il a pre?conise? de mettre en place une commission interministe?rielle de suivi qui viendra re?gulie?rement a? bissau pour faire le point.
Toutefois, le talon d’achille c’est le point cinq de la proposition, relatif a? la re?forme dans le secteur de la de?fense et de la se?curite?. Ce programme lance? a? la fin de la guerre civile de juin 98 peine encore a? se mettre en place. il se heurte aux caciques et ve?te?rans de la guerre d’inde?pendance qui continuent encore a? re?clamer une certaine le?gitimite? his- torique sur la gestion du pays.
Vers une re?vision constitutionnelle
Le sixie?me point prend en charge le nœud de la crise que traverse actuellement le pays, a? savoir la re?vision de la constitution. De fac?on unanime, toutes les parties ont ac- cepte? les propositions.
il reste leur mise en application, tant les divergences sont enormes au sein du PaigC, l’ancien parti au pouvoir qui reclame a? cor et a? cri la victoire conquise dans les urnes en 2014. En excluant 15 frondeurs de ses rangs, le PaigC s’est tire? une balle dans le pied. une nouvelle majorite?e s’est aussito?t forme?e gra?ce a? l’alliance entre les frondeurs et la seconde force politique du pays, le parti de la re?novation sociale de l’ancien Pre?sident Kumba Yala avec 41 sie?ges dans un parle- ment de 102 de?pute?s.
C’est avec cette majorite? conteste?e par sa propre famille politique (PaigC) que le Pre?sident Jose? mario Vaz veut diriger le pays. il a nomme? en juin dernier baciro Dja comme Premier ministre. Le PaigC conteste toujours cette de?signation. et ses de?pute?s refusent de sie?ger au Parlement, empe?chant le chef du gouvernement de pre?senter son pro- gramme de politique ge?ne?rale.
Selon la Constitution bissau-guine?enne, le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire. Or le PaigC a perdu re?cemment sa majorite? parlementaire absolue de 57 sie?ges a? la suite de la fronde de 15 de?pute?s.
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