Le grève générale dans la fonction publique, le secteur semi- public et les collectivités locales annoncée pour demain mardi par des centrales syndicales au Maroc, intervient pour protester contre la gestion unilatérale du gouvernement de certains dossiers sensibles et les hausses répétitives des carburants.
Les syndicats, qui ont appelé à moult reprises le gouvernement à reprendre le dialogue social en vue de débattre des questions prioritaires et adressé dans ce sens des mémorandums pour tirer la sonnette d'alarme sur la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens, semblent cette fois-ci décidés à hausser le ton en annonçant un débrayage à tous les niveaux pour exprimer leur mécontentement face à ce « feuilleton de provocations » et à cette « politique unilatéraliste inacceptable » de l'actuel Exécutif.
Si, de manière générale, les orientations économiques et financières du gouvernement semblent être dans le viseur des syndicats, le traitement du dossier des retraites est sans aucun doute l'élément déclencheur des mesures annoncées par les centrales syndicales.
Lors d'une conférence de presse, les responsables de la Fédération Démocratique eu Travail (FDT) et de l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), deux syndicats initiateurs de ce mouvement de protestation, prévenaient que la grève serait une manière de «dire non à la décision du gouvernement de maintenir les retraités de l'enseignement et de la recherche scientifique dans leurs postes au-delà de 60 ans».
Aussi, le communiqué publié à l'issue d'une réunion tenue vendredi dernier entre les dirigeants des deux syndicats, fustige l'Exécutif, lui reprochant de rechercher l'équilibre financier au profit de la paix sociale en choisissant de mettre l'économie du pays entre les mains des institutions financières internationales. Il critique également les hausses répétées des carburants, de l'eau et de l'électricité qui affectent le pouvoir d'achat des citoyens.
Pour les deux centrales syndicales, le gouvernement prenait des décisions unilatérales «dangereuses» en ce qui concerne la réforme du système de retraite, citant le cas des enseignants de l'éducation nationale et des professeurs universitaires.
Ils somment ainsi l'Exécutif de revenir sur les décisions relatives à ce dossier et de renouer avec un dialogue social susceptible de déboucher sur une réforme globale et durable du système des retraites, sans porter atteinte aux droits des salariés.
En réaction à ce mouvement de protestation syndical, le Chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane a estimé que la grève prévue pour le 23 septembre sera vouée à l'échec car « elle n'a aucun sens ». « Nous sommes en face d'une FDT qui n'est plus le syndicat original qu'on connaissait et qui vient d'être secoué », a-t-il déclaré, dimanche, lors d'un meeting de son parti.
Il n'en demeure pas mois vrai que cet appel à la grève s'inscrit, selon les responsables des deux centrales syndicales, loin de toute spéculation politique et s'est imposé après plusieurs consultations « responsables, sérieuses et imprégnées d'un esprit nationaliste sincère ».
Il se veut un avertissement au gouvernement et un moyen d'attirer l'attention sur le péril de la voie choisie par l'exécutif dans le traitement des dossiers sensibles impactant le présent et l'avenir des Marocains.
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