Au Gabon, un peu plus de 24 heures après la validation par la Cour constitutionnelle de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, un calme précaire régnait ce dimanche 25 septembre, à Libreville, la capitale. Beaucoup commentent les propos d’Ali Bongo qui propose un dialogue national.
C’est un dimanche pas tout à fait ordinaire à Libreville où règne un mélange de tranquillité et d’inquiétude. De nombreux Gabonais sont allés à la messe et au marché Mont-Bouet, le plus grand de la capitale.
L’activité reprend, mais quelques boutiques restent fermées. Il n’y a pas l’affluence habituelle. « Normalement ici, on ne peut même pas circuler. Là, vous voyez les voitures qui passent », observe un commerçant.
On entend beaucoup de commentaires sur les propos d’Ali Bongo qui propose un dialogue national, ainsi que sur la déclaration de Jean Ping, chef de file de l’opposition, qui appelle ses partisans à rester mobilisés.
Un vendeur regrette que Jean Ping refuse la main qui lui est tendue : « S’il n’accepte pas, on va rester dans le mauvais temps », explique-t-il.
Un autre, au contraire, affirme que Jean Ping a raison : « Le dialogue, ce n’est pas le moment. Un gouvernement d’union nationale ne nous intéresse pas. Nous réclamons notre victoire », dit-il.
Rappelons que Jean Ping refuse le verdict de la Cour constitutionnelle et se présente toujours comme le président élu. Une position intransigeante vivement critiquée par Anoué Kiki, porte-parole du Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir.
Joint par RFI, il dit de Jean Ping que celui-ci est un mauvais perdant. « C’est un mauvais perdant. Il faut être fairplay et qu’il laisse les Gabonais se remettre au travail. Vous savez, le président Ali Bongo est un homme de dialogue. Il a parlé de la main tendue, de l’ouverture. Il a demandé à tous ceux de l’autre camp de venir le rejoindre. Il doit saisir cette opportunité », a déclaré Anoué Kiki.
Pour Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement Héritage et Modernité et partisan de Jean Ping, ce n'est pas du tout la priorité. « Si c’est une stratégie, elle nous paraît de mauvais goût et mal venue. En ce qui nous concerne, nous sommes unis devant Jean Ping qui est élu et donc, nous ne voyons pas en quoi nous serions concernés par un appel à un soi-disant gouvernement d’union nationale. La Cour ayant montré ses limites, il y a là une opportunité historique de s’inscrire dans l’Histoire qui a été manquée. Le Gabon connaît une crise politique, une crise morale très grave. Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est de poursuivre la bataille pour l’alternance », a déclaré, de son côté, Alexandre Barro Chambrier.
1 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2016 (21:49 PM)On ne peut pas tuer les gabonais et ensuite vouloir tout effacer par quelques postes a une certaine élite,
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