En se rendant à Bamako, le 2 juillet 2017, pour assister à un sommet du G5 Sahel avec le Malien IBK, le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, le Nigérien Mahamadou Issoufou et le Tchadien Idriss Déby Itno, le Français Emmanuel Macron va sans doute adresser deux messages : l’un à Donald Trump, via son représentant à Bamako, et l’autre à IBK.
Au président américain, il veut faire savoir que les jihadistes ne cessent de gagner du terrain dans le centre du Mali, aux confins du Niger et du Burkina Faso, et qu’il faut appuyer financièrement la force de 5 000 militaires, policiers et civils que viennent de créer les chefs d’État du G5 Sahel. Parce que son pays assure 28 % du financement des opérations de maintien de la paix de l’ONU et qu’il trouve que c’est trop cher, Trump vient de bloquer, le 21 juin 2017, une résolution de l’ONU qui aurait permis à cette force du G5 Sahel d’« utiliser tous les moyens nécessaires ».
Le texte final de l’ONU « salue » le déploiement de cette force antijihadiste mais ne lui délivre aucun mandat formel et renvoie la question de son soutien financier à une conférence internationale des donateurs, sans plus de précisions…
Si IBK estime qu’Iyad est un élément de la solution, il n’y a plus de raison que nos soldats se fassent tuer dans cette région du Sahel
À IBK, dans le cadre d’un tête-à-tête, Macron posera sans doute la question de confiance. Depuis dix mois, les Français, via leurs services de renseignement, notamment la DGSE, ont la quasi-certitude que les autorités maliennes ont pris langue avec Iyad Ag Ghali, le chef des jihadistes du Nord-Mali. Commentaire d’un décideur français : « Si IBK estime qu’Iyad est un élément de la solution, il n’y a plus de raison que nos soldats se fassent tuer dans cette région du Sahel. Et parce que Macron est politiquement vierge, il peut poser des questions que Hollande n’a jamais osé mettre sur la table. »
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Anonyme
En Juin, 2017 (03:00 AM)Participer à la Discussion