Réunis en Allemagne, les pays les plus puissants du monde veulent stimuler le développement économique de l'Afrique par plus d'investissements privés.
Va-t-on vers un changement de paradigme dans l'approche des pays du G20 de l'Afrique ? C'est ce qui semble s'être dessiné cette fin de semaine à Baden-Baden à la suite de la déclaration finale sortie de la rencontre de pays du G20 avec d'autres pays comme la Côte d'Ivoire, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie et bien sûr l'Afrique du Sud. Première nouveauté : la mise en avant du thème du développement de l'Afrique. Cela n'avait jamais été le cas auparavant.
Le développement de l'Afrique au cœur du G20
Prenant les rênes du G20 pour l'année 2017, l'Allemagne a décidé de faire de ce partenariat avec l'Afrique qu'elle qualifie de "Compact with Africa") une priorité. "Le G20 offre une excellente tribune pour parler des questions économiques et financières au niveau planétaire", s'est ainsi réjoui Amadou Ba, ministre sénégalais de l'Économie et des Finances, cité par l'AFP, qui n'a pas hésité à qualifier l'initiative de "révolutionnaire". Le soutien des pays du G20 a visiblement été total à cette initiative allemande, qui "vise à encourager l'investissement privé y compris dans les infrastructures", selon les termes de la déclaration finale de la rencontre de Baden-Baden. "Cette initiative du G20 vient à point nommé pour sa philosophie de suggérer et non imposer, ainsi que pour l'idée de travailler ensemble", a estimé le ministre marocain de l'Économie et des Finances, Mohammed Boussaid, soulignant qu'il ne s'agit pas là d'une "initiative d'assistance".
Comment s'y prendre ?
La précision mérite d'être faite car il s'agit de stimuler les investissements privés par le soutien politique du G20 de manière à développer l'emploi et les infrastructures des pays africains partenaires. Aucun engagement financier n'est formulé par le G20, précise-t-on. Cette stimulation assez abstraite passe par un "soutien politique du G20", la mobilisation des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale, banques régionales...), et l'engagement du secteur privé, tout cela devant théoriquement aboutir à des investissements coordonnés et pertinents dans les pays d'Afrique, ajoute-t-on du côté d'observateurs avertis des arcanes du G20.
Et le ministre sénégalais des Finances et de l'Économie, Amadou Bâ, de préciser : "L'Afrique a besoin d'infrastructures, il y a des efforts qui sont déjà faits et doivent être accélérés. Il va falloir donner un coup d'accélérateur à ces efforts et permettre enfin à nos pays de pouvoir participer de manière effective aux échanges mondiaux". "Si aujourd'hui l'Afrique avait le minimum en termes d'infrastructures, de santé, de formation, certainement les questions de migration telles qu'elles se posent aujourd'hui n'auraient pas eu autant d'impact sur la vie de l'Europe. Il s'agit de créer les conditions devant permettre aux populations de s'épanouir", a-t-il insisté, considérant que l'Afrique n'est "pas là pour tendre la main" mais pour parvenir "à un partenariat gagnant-gagnant". Arguant dans le même sens, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a ainsi ajouté, cité par l'AFP, que "pour que l'avenir du continent "soit un avenir heureux et porteur, l'Afrique a besoin d'avoir le reste du monde à ses côtés".
Un signal vraiment encourageant
Comme pour montrer que la volonté de dépasser les intentions est réelle, cette approche et le projet qui va avec devront être approfondis les 12 et 13 juin lors d'une conférence africaine du G20 à Berlin, quelques semaines avant le sommet des chefs d'État à Hambourg en juillet. Signe encourageant, selon Amadou Ba : "L'Argentine, qui prendra la présidence du G20 en 2018, veut poursuivre cette initiative, prévue pour s'étendre progressivement à d'autres pays." "Nous avons ressenti à Baden-Baden un vrai désir et engagement que cette initiative aboutisse à des choses concrètes", a ainsi pu ajouter, rassuré, Mohammed Boussaid, ministre marocain de l'Économie.
Un point de vue que ne partage pas l'ONG One : "l'idée de départ est bonne, mais j'ai vraiment peur que l'éléphant accouche d'une souris et qu'il y ait une déconnexion entre le discours et l'action", s'inquiète Friederike Röder, directrice de One France, citée par l'AFP. Selon elle, "pour l'heure, il s'agit d'une récapitulation des actions déjà existantes uniquement concentrée sur l'investissement privé, alors qu'il y a encore des pays qui ont besoin d'aide internationale et d'investissements importants en matière d'éducation". Offensive, son organisation juge "insuffisante, court-termiste et unidimensionnelle" en l'état cette idée. Et de conclure que "le G20 Finances doit désormais transformer cette idée en plan complet et concret d'ici à juin".
10 Commentaires
Deug
En Mars, 2017 (22:25 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (00:55 AM)Réinitialiser Sénégal
En Mars, 2017 (06:03 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (07:56 AM)Personne n'a jamais l'intention de nous développer. ce n'est que les intérêts qu'ils changent de formes de couleur de nature.
Prenons nous même notre destin en main en développant l'agriculture d'abord (mécanisation, maîtrise de l'eau) pour avoir notre autosuffisance alimentaire. Après on pourra penser aux infrastructures dont parle Amadou BA.
SI on continue à nous endetter pour des infrastructures alors que la population ne voit et ne verra certainement jamais les retombés, nous assisterons toujours à ces phénomènes migratoires de la population.
Anonyme
En Mars, 2017 (09:27 AM)Le Peuple
En Mars, 2017 (10:06 AM)Laden Laden
En Mars, 2017 (11:17 AM)On Gagne
En Mars, 2017 (11:21 AM)Sos
En Mars, 2017 (11:34 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (12:08 PM)Participer à la Discussion