Au Bénin, après la publication de la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 11 avril prochain, trois duos seulement sont retenus sur les vingt dossiers, dont le ticket du président Talon.
Exit les candidats du parti de l’ancien président Boni Yayi et du Front restaurer la démocratie, c’était les deux tickets d’envergure capables de livrer le match avec le chef de l’État sortant. Ils sont hors course et ce n’est pas du goût des organisations de la société civile.
Ralmeg Gandaho, acteur de la société civile, plaidait déjà, en septembre 2020, pour un scrutin ouvert, avec son opération « Laissez-moi choisir en 2021 ».
La liste provisoire a douché ses espoirs, il déplore « la manipulation des outils du vivre ensemble par les acteurs politiques ».
Blanche Sonon dirige le réseau Social Watch Bénin. Elle est très amère et dit avoir mal pour le modèle démocratique béninois. « Une troisième fois, l’opposition sera encore absente. C’est dommage pour un état démocratique comme le Bénin. »
Il y a bien dans la course deux tickets de l’opposition, même si Blanche Sonon ne les reconnait pas comme telle, se défend la majorité.
Un repêchage des recalés est-il encore possible ? Réponse de Joël Atayi Guedegbe, expert en gouvernance et grande voix de la société civile : « J’ai peur que non, sauf cataclysme. Le parlement est en congés, même si on le convoquait, l’élection arrive à grands pas. Il faudrait un gros sursaut de la part des différentes parties prenantes. » Si les choses en restent là, ce sont « les acquis de la conférence nationale qui s’effritent », estime Blanche Sonon.
Les candidats recalés ne désarment pas, ils sont actifs. On apprend Madame Madougou, candidate du parti Les Démocrates, a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle ce lundi. Quant à Joël Aivo, il donne une conférence de presse aujourd’hui en milieu de matinée.
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