On en sait un peu plus sur l'expulsion du Français Christophe Raineteau de Madagascar, ce consultant spécialisé sur l'Afrique accusé par Bangui d'être un mercenaire français. Ce dernier a été arrêté lundi dernier 4 février à Madagascar suite à un mandat d'arrêt international lancé par la Centrafrique pour des crimes commis entre avril et juin 2018. Il est notamment accusé d'avoir soutenu le général « Force », ce commandant de la Seleka recherché entre autres pour l'attaque contre l'Eglise de Fatima à Bangui le 1er mai 2018. Pendant près d'une semaine, les autorités malgaches l'ont détenu, une délégation de magistrats centrafricains s'est même rendue à Tana dans l'espoir d'obtenir son extradition.
Quand le 20 décembre 2018 la justice centrafricaine émet un mandat d'arrêt international contre le Français Christophe Raineteau, elle est visiblement bien renseignée sur ses déplacements.
Dans ce mandat de trois pages, le doyen des juges d'instruction de la Centrafrique le donne pour « actuellement présent à Madagascar ». Il fait même référence à l'accord de coopération judiciaire qui lie les deux pays.
Mais Christophe Raineteau vient tout juste de quitter Tana : il ne sera rattrapé par ce mandat qu'à son retour sur l'île lundi dernier. Le mandat ne dit que peu de choses sur ce qui lui est personnellement reproché, mais Christophe Raineteau est ouvertement accusé de soutenir le général « Force », de l'avoir « aidé, facilité et instruit » pour toute une série d'infractions à Bangui et dans d'autres préfectures du pays, entre avril et juin 2018.
L'affaire ne s'ébruite pas, mais sa détention s'éternise pendant près d'une semaine. Ce n'est que quand une délégation de magistrats centrafricains, dont le procureur général, est annoncée samedi à Tana que tout le réseau du Français se met en branle.
Dans l'entourage de Christophe Raineteau, on a eu le sentiment que les autorités françaises l'ont un temps lâché avant de se reprendre, in extremis. En tout cas, la justice malgache a préféré l'expulser vers Paris plutôt que de l'extrader à Bangui.
Selon une source judiciaire centrafricaine, Bangui détient non seulement des photos du Français avec la Seleka, mais aussi des enregistrements audio ne laissant aucun doute sur l'existence de contacts avec le groupe armé. L'avocate de Christophe Raineteau, elle, assure que son client n'a pas mis les pieds en Centrafrique depuis 2004.
2 Commentaires
Anonyme
En Février, 2019 (09:13 AM)Africain
En Février, 2019 (10:16 AM)Participer à la Discussion