Les violences ont visé les communautés africaines immigrées, notamment nigérianes, accusées d'être responsables du taux de chômage élevé du pays.
A Johannesburg, le retour à la normale s'amorce progressivement. Depuis dimanche, la plus grande ville d'Afrique du Sud était le théâtre de graves violences et d'émeutes xénophobes. Cinq personnes ont été tuées. Si plus de 200 autres ont été arrêtées, les forces de l'ordre et le gouvernement ont néanmoins peiné à endiguer les événements. Que s'est-il passé ?
Un incendie met le feu aux poudres
La vague de violences et de pillages a débuté dimanche 1er septembre après la mort de trois personnes dans l'incendie encore inexpliqué d'un bâtiment du centre-ville de Johannesburg, la principale ville du pays, avant de se propager à d'autres quartiers de la ville, puis à Pretoria, la capitale politique située à une soixantaine de kilomètres.
Lundi, le centre de Johannesburg a été envahi par des centaines de personnes armées de gourdins et de pierres qui ont incendié et pillé de nombreux magasins, souvent tenus par des commerçants étrangers. Les immigrés africains, notamment nigérians, sont la cible principale de ces violences.
Une grève de routiers dégénère
De graves incidents ont également eu lieu lors d'une grève controversée des chauffeurs-routiers du pays, qui dénoncent le recours croissant de leurs employeurs à des étrangers. Les forces de l'ordre ont interpellé au moins vingt personnes dans la seule province du KwaZulu-Natal, dans le nord-est du pays, après l'incendie de plusieurs camions, a rapporté un porte-parole de la police locale, le brigadier Jay Naicker.
"Le peuple sud-africain a faim mais il reste à la maison, alors que des entreprises du pays préfèrent employer des étrangers payés moins cher, a déploré lundi auprès de l'AFP la représentante d'un syndicat de routiers, Sipho Zungu. Ça fait deux ans que l'on discute avec le gouvernement et les patrons, mais il n'y a toujours pas de solution."
Les principaux syndicats du secteur ont condamné les violences et pris leurs distances avec le mouvement.
189 arrestations depuis dimanche
Depuis le début de cet épisode de violences, des scènes de pillages de commerces étrangers ont lieu, la nuit, à Johannesburg. De nombreuses images ultra-violentes (des scènes de passages à tabac, que nous avons choisi de ne pas relayer ici) ont inondé les réseaux sociaux. Dans la journée de mardi, la police a tiré des balles en caoutchouc dans le centre de Johannesburg, pour disperser des centaines de personnes, certaines armées de machettes et de haches.
"Ils ont tout brûlé", a témoigné un commerçant originaire de Bangladesh, Kamrul Hasan, devant son commerce incendié.
La police a annoncé avoir retrouvé deux corps carbonisés à Johannesburg, ce mercredi. Cela porte le bilan des violences à au moins sept morts depuis dimanche. "Le plus grand nombre" de victimes sont des Sud-Africains, avait indiqué plus tôt le ministre de la Police, Bheki Cele.
"Ce sont des corps carbonisés, deux corps dans un commerce qui a été brûlé" dans le township d'Alexandra, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police de Johannesburg, Wayne Minnaar.
Les images violentes diffusées sur les réseaux sociaux laissent craindre que le bilan de ces violences puisse s'alourdir.
Le gouvernement appelé à "sortir de sa cachette"
L'opposition a accusé le président Cyril Ramaphosa d'inaction face aux émeutes et appelé "à sortir de sa cachette et à agir". Jusque-là silencieux, celui-ci a finalement pris la parole mardi après-midi pour "condamner dans les termes les plus forts" les violences xénophobes :
"Les attaques visant des commerçants étrangers sont totalement inacceptables. Je veux que cela cesse immédiatement."
"Il ne peut y avoir aucune justification pour qu'un Sud-Africain s'en prenne à des gens d'autres pays", a insisté le président de la "nation arc-en-ciel", qui a convoqué une réunion ministérielle d'urgence.
En Afrique du Sud, les héritiers de Mandela ont épuisé leur crédit de "libérateurs"
"On ne peut pas permettre aux gens de faire la loi", a estimé de son côté David Makhura, le "Premier ministre" de la province du Gauteng, qui inclut Johannesburg et la capitale Pretoria. "Il n'existe pas un seul pays où il n'y ait pas d'étrangers. Tous les pays sont confrontés aux problèmes des réfugiés, des demandeurs d'asile", a-t-il ajouté devant la presse dans le township d'Alexandra.
Le ministre de la Police Bheki Cele avait, lui, estimé la veille que les violences de lundi relevaient davantage de la "criminalité" que de la "xénophobie". "La xénophobie sert d'excuse", a-t-il jugé après une tournée des quartiers affectés.
L'inquiétude gagne les autres pays du continent
Cette flambée de violences a pris une tournure continentale. Le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a dénoncé mardi des attaques "abjectes".
Le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyeama, a vivement réagi aux scènes de pillages de lundi dirigées, a-t-il dit, contre des magasins de ressortissants de son pays. "Ça suffit ! Nous allons prendre des mesures", a-t-il lancé sur Twitter, dénonçant "l'inefficacité" de la police sud-africaine.
Le chef de l'Etat nigérian Muhammadu Buhari s'est dit "très inquiet" de ces violences contre les immigrés africains, notamment ceux venus de son pays, et a annoncé l'arrivée d'un "envoyé spécial" en Afrique du Sud.
De nombreuses personnalités nigérianes ont appelé au "boycottage total" des entreprises sud-africaines, telles que le fournisseur de programmes télévisés DSTV ou le géant des télécoms MTN. Mercredi, la sécurité a été renforcée autour des enseignes sud-africaines au Nigeria, après des appels à la violence.
Mardi soir, la Zambie a annoncé le report d'un match de football amical qui devait opposer samedi son équipe nationale à celle de l'Afrique du Sud "pour des raisons de sécurité", a indiqué le secrétaire général de la fédération, Adrian Kashala.
Un retour au calme attendu
Le calme est finalement revenu mercredi dans les rues de Johannesburg, qui restent sous haute surveillance policière.
Des commerces ont timidement commencé à rouvrir dans le centre de la ville et le township d'Alexandra, théâtre de violentes émeutes. Quelques habitants fouillaient dans les décombres de magasins pour récupérer de la nourriture ou des tôles.
Mercredi matin, le président Cyril Ramaphosa a de nouveau condamné les violences qui ont éclaté dimanche à Johannesburg. "Tout le monde est bienvenu en Afrique du Sud", a-t-il assuré.
Une histoire marquée par les violences xénophobes
Première puissance industrielle du continent, l'Afrique du Sud accueille de nombreux migrants venus de toute l'Afrique australe. Elle est le théâtre régulier de violences urbaines qui visent souvent les communautés immigrées, accusées d'être responsables des difficultés de son économie et de son taux de chômage record (29 %).
En 2015, sept personnes ont été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban. En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.
10 Commentaires
Satar "veille & Alerte"
En Septembre, 2019 (19:29 PM)Sur la base des injonctions des lobbies francmaçonniques les Elites des Etats Africains ont procédez à des unions institutionnelles de nos Etats pour constituer des entités favorables aux Marchés financiers internationaux sans l'aval des Peuples sans que les Populations ne soient préparées à ces fusions organiques entre Peuples qui n'ont en commun que la couleur de la peau ou le continent "afrique" Afrique, africains, concepts néologiques de lapériode des indépendances qui n'ont aucune signification, voire sens pour mon compatriote sénégalais de foungelémi ou de bbignona ou de touba !!! CETTE MONDIALISATION LUCIDERIENNE ENTRAINERA BIENTOT DES SOULEVEMENTS POPULAIRES XENOPHOBES NATIONALISTES / TRIBALISTES PARTOUT SUR LE CONTINET PAR RAPPORT A CET EFFACEMENT/REMPLACEMENT DES NATIONS PRE EXISTANRES ET POPULATIONS LOCALES !!!! Le déclic pourrait bien survenir avec l'avénement de l'ECO, car peu de temps après (06 mois pas plus) on aura UN EFFONDREMENT DES CAPACITES FINANCIERES DE NOS POPULATIONS AVEC LA SURDEVALUATION DE L ECO ET L INSTALLATION D UNE INFLATION INCONTROLABLE ET TRES FLUCTUANTE !!!!
Au Sénégal, Abdoulaye Wade le Francmaçon libéral extrêmiste, a effacé la nationalité sénégalaise de nos passports. Macky Sall a effacé la nationalité sénégalaise de nos cartes d'Identité SANS CONSULTER LES POPULATIONS PAR REFERENDULM !!!! C EST EXTREMEMENT GRAVE ! ET EN PLUS DE LA CLAUSE DE LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES ET DES BIENS DE L ENTITE MACONNIIQUE CEDEAO, ON PRONE CETTE ANNEE UNE ZONE DE LIBRE ECHANGE AFRICAINE !!!! TOUT CELA SOUS LE DIKTAT DES MARCHES FINANCIERS INTERNATIONAUX !!!! ET LES POPULATIONS NE SONT PAS PREPAREES A CES EVENEMENTS §
Occupe toi de la Maybach.....1 milliard cfa, deux ballades et une merde au garage...
Sarcea
En Septembre, 2019 (20:19 PM)Wild Powder
En Septembre, 2019 (21:04 PM)Y a pas plus raciste et xénophobe qu'un africain... du sud... du Nord... de l'est ou de l'Ouest !!! Same shit !!!!
Anonyme
En Septembre, 2019 (08:43 AM)Participer à la Discussion