Cela fait désormais deux mois que l’Éthiopie est en conflit avec la province dissidente du Tigré, au nord du pays. Plusieurs sources font part de nombreux combats dans les zones rurales. Deux mois de combats, mais aussi deux mois de blackout d’internet, qui rend très difficile la vérification des faits. Un moment soulevé par les États-Unis, la présence de troupes érythréennes au Tigré se confirme petit à petit, notamment de la part du gouvernement provisoire dans la région mis en place par Addis Abeba.
C’est le maire de la capitale provinciale Mekele qui a été le premier à briser le tabou. Ataklti Haileselassie déclare que oui, des soldats érythréens se sont bien battus au Tigré, sur invitation d’Addis Abeba. Selon lui, cette intervention était nécessaire car le parti tigréen du TPLF avait neutralisé le Commandement du Nord et donc une grande partie de l’armée éthiopienne.
Cette révélation est une surprise tant le Premier ministre Abiy Ahmed et son administration démentent inlassablement la présence de troupes érythréennes. A Asmara, le gouvernement d’Isaias Afwerki, bien qu’ennemi intime du TPLF, niait également toute intervention.
Mais les premiers soupçons sont intervenus alors qu’Abiy Ahmed remerciait l’Érythrée pour son soutien logistique fin novembre. Dans le même temps, des réfugiés passés au Soudan témoignaient de la présence de soldats érythréens. Un fait plus tard confirmé par les États-Unis et d’autres diplomates.
Sans accès à la zone et sans télécommunications, toujours impossible de confirmer si l’armée érythréenne est encore sur place, et si oui quels sont ses effectifs. Difficile également de connaître le sort des dizaines de milliers de réfugiés politiques érythréens au Tigré, dont certains auraient été transférés de force à Asmara.
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