En Inde, la ministre des Affaires étrangères s’engage à assurer la sécurité des ressortissants africains et à punir les auteurs de ces violences. Une déclaration qui survient une semaine après le meurtre par lapidation d’un jeune enseignant congolais. Une attaque mortelle qui a été suivie par d’autres agressions ces derniers jours.
Les mots semblent avoir perdu leur emballage diplomatique. « Les ressortissants africains vivent dans un climat omniprésent de peur et d’insécurité », ont déclaré des ambassadeurs africains en poste en Inde après le meurtre par lapidation d’un jeune Congolais, le 20 mai 2016.
Face à l’indignation soulevée par cette affaire, la ministre indienne des Affaires étrangères s’est engagée, ce dimanche 29 mai, à assurer la sécurité de la communauté africaine résidant en Inde et à poursuivre les agresseurs. Le gouvernement indien a également décidé de prendre en charge le rapatriement de la dépouille de la victime, Olivier Masunda Kitada.
Racisme : inconnu au bataillon
Le Congolais qui était âgé de 23 ans enseignait le français à New Delhi après avoir obtenu en Inde un diplôme en informatique. Les circonstances dans lesquelles il a été tué sont particulièrement choquantes. Accompagné d’un ami, Olivier Masunda Kitada a été pris à partie par trois hommes, suite à un différend sur une course en rickshaw.
L’enseignant congolais a été frappé à coup de pierres et de briques. Hospitalisé, il n’a pas survécu à ses blessures. Deux des trois agresseurs ont été interpellés par la police, mais le caractère raciste de l’attaque n’a pas été mis en avant par les forces de l’ordre. Dans sa déclaration mise en ligne sur Twitter, la ministre des Affaires étrangères Sushma Swaraj n’évoque pas davantage le racisme.
Les attaques dont sont victimes des Africains en Inde n’ont pas cessé pour autant. Jeudi 26 mai, six d’entre eux ont encore été agressés, en trois points différents de la capitale. La police a arrêté cinq personnes soupçonnées d’être impliquées dans ces accrochages qui, selon elle, n’étaient pas planifiés.
Agressions répétées
Le témoignage de victimes comme ce Nigérian, Kenneth Igbinosa un pasteur qui rentrait chez lui avec sa femme et leur bébé de quatre mois, frappé avec une batte de cricket par un groupe d’hommes, pourrait pourtant laisser penser le contraire. Un autre Nigérian de 32 ans a rapporté avoir été attaqué alors qu’il était à bord d’un rickshaw en route vers l’église. Des hommes l’ont frappé à coup de battes et de pierres.
Très inquiets de ces agressions répétées, l’Association des étudiants africains en Inde a décidé d’organiser une marche de protestation contre le racisme le mardi 31 mai, à Delhi. La ministre Sushma Swaraj a demandé au ministre d’Etat VK Singh et au directeur des Affaires économiques au ministère des Affaires étrangères, Amar Sinha, de rencontrer une délégation des étudiants.
Le dialogue sera peut-être compliqué entre les étudiants et les hauts responsables indiens quand on sait que le ministre d’Etat VK Singh, soutient que les plus récentes agressions ne contiennent « aucun élément de racisme ». D’ailleurs, il s’agace quelque peu de voir les médias donner une telle ampleur à une « simple bagarre »…
Trente mille Africains
Cela dit, en impulsant cette rencontre, Sushma Swaraj veut affirmer la bonne volonté de l’Inde envers cette population étudiante africaine qui approcherait les 30 000 individus en Inde ; ils seraient environ 4 000 dans la capitale. L’Inde a en effet résolument intensifié ses relations avec l’Afrique parallèlement à sa montée en puissance économique dans les années 1990.
Son importante production d’aluminium, d’acier et de cuivre nécessite des matières premières dont elle ne dispose pas, mais dont l’Afrique est richement dotée. L’Inde a donc investi dans les secteurs du pétrole au Nigea, en Angola… Son intérêt s’est aussi porté sur les mines en Afrique du Sud, au Maroc, au Sénégal et en Mauritanie.
Cette implantation s’accompagne logiquement pour l’Inde d’un programme de bourses à destination des étudiants africains surtout ceux en provenance du Congo, du Kenya, du Nigeria et de l’Île Maurice. Elle participe également activement à des programmes d’enseignement à distance à destination de plusieurs dizaines de pays africains.
Les jeunes Africains sont souvent séduits par la perspective d’études dans les universités indiennes à cause de la qualité reconnue de l’enseignement et de son coût abordable. Mais le racisme qu’ils rencontrent au quotidien peut vite transformer leur séjour en cauchemar.
Devant la multiplication des agressions violentes, le gouvernement a décidé de lancer des campagnes de sensibilisation et d’information à destination des Indiens. Il en faudra sûrement beaucoup plus pour faire reculer les préjugés qui veulent que les Africains soient des trafiquants de drogue et les Africaines des prostituées.
Témoignage Kenneth Igbinosa (en anglais)
3 Commentaires
Youga
En Mai, 2016 (22:03 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (11:35 AM)Mais les Indiens qui viennent directement du sous-continent Indien, sont un peu moins ouverts aux Noirs, toujours les préjugés.
Pensons à travailler un peu notre image détruite par l'Occident.
Sénéméou
En Juin, 2016 (15:04 PM)et jamai seneweb ne pourra salir le nom de cette grande et respectéé nation india
moi en tout cas les indien ,comme les juifs sont mes familles et amis adoptife ,toujours bien reçu chez eux ! maintenant ,en inde ils aime pooooo certains africain trafiquant de cocaiine ,ça je le sais depuis long temps
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