Le second tour de la présidentielle égyptienne se jouera
probablement entre Mohammed Morsi, le candidat du PLJ, la vitrine
politique des Frères musulmans, et Ahmad Chafiq, un symbole du régime
d'Hosni Moubarak, le président déchu.
Les Frères musulmans ont appelé vendredi les
Egyptiens à faire front derrière leur candidat, Mohammed Morsi, au
second tour de la présidentielle afin de "sauver la révolution", mise en
danger, selon eux, par la possible victoire d'Ahmad Chafiq, le dernier
Premier ministre d'Hosni Moubarak.La confrérie a
estimé dans la soirée qu'au vu des "chiffres complets" du premier tour
dont elle avait connaissance, il était "absolument clair" que les deux
hommes se retrouveraient au second tour, les 16 et 17 juin. Elle a
précisé que son candidat avait recueilli 25,3% des suffrages contre 24%
pour Chafiq. Ce duel n'a toutefois pas encore été confirmé par la
commission électorale, qui doit annoncer les résultats officiels du
premier tour au plus tôt dimanche."La révolution
est en danger. Nous avons besoin d'un pays démocratique. Chafiq est
contre la démocratie", a déclaré Essam el-Erian, un haut responsable des
Frères musulmans. Considéré comme "le candidat de rechange" des Frères
après l'élimination par la commission électorale de leur premier choix,
Khairat al-Chater, Mohammed Morsi a bénéficié de la machine électorale
et de la base militante de la confrérie. Les Frères, officiellement
interdits pendant plus de 50 ans en Egypte et bête noire du régime de
Moubarak, étaient déjà arrivés largement en tête aux récentes
législatives. Pour ses détracteurs, Mohammed Morsi est soumis à la
confrérie et à sa vision islamique très conservatrice de la société et
ce, aux dépens des intérêts du pays.Un président aux pouvoirs imprécisAhmad
Chafiq a pour sa part axé sa campagne sur l'ordre, la sécurité et la
stabilité, afin de rallier les Egyptiens exaspérés par les remous
politiques et la dégradation de la situation économique depuis la
révolte. Ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, Ahmed Chariq est
considéré par beaucoup comme le candidat de l'ancien régime et de
l'armée, au pouvoir depuis la chute du raïs. Dès le premier tour, les
deux rivaux sont apparus en franche opposition et leur confrontation au
second tour pourrait gravement diviser le pays.Cette
première présidentielle depuis la chute de Moubarak en février 2011
doit mettre fin à une période de transition émaillée de manifestations
et de violences. Le Conseil militaire qui dirige le pays, accusé par les
militants pro-démocratie de continuer la politique de répression de
l'ancien régime, a promis de transmettre le pouvoir avant la fin juin.
Jeudi soir, quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, le
président de la Commission électorale avait estimé le taux de
participation à 50%, précisant que le scrutin s'était en général déroulé
de manière "calme et organisée".Les pouvoirs du
futur président, qui dirigera le pays le plus peuplé du monde arabe,
restent toutefois imprécis, faute d'une nouvelle Constitution depuis que
celle en vigueur sous Moubarak a été suspendue. L'ancien président, 84
ans, est pour sa part hospitalisé près du Caire en attendant que la
justice se prononce le 2 juin sur sa responsabilité dans la mort de
manifestants durant la révolte. Le Parquet a requis la peine capitale.
2 Commentaires
N'importe Quoi !
En Mai, 2012 (19:22 PM)Est-ce vraiment un choix quand on doit choisir entre les islamistes ou les militaires.
Après tout avec ces deux groupes c'est l’Autoritarisme à coup sûr.
Assumons
En Mai, 2012 (20:24 PM)Participer à la Discussion