L’Egypte a décidé de se doter d’une nouvelle capitale digne des pharaons pour la bagatelle de 45 milliards de dollars. Elle vient, en effet, de signer un accord avec les Emirats pour la construction de cette capitale administrative qui sera située à mi-chemin entre Le Caire et Suez à l’entrée du canal entre Méditerranée et mer Rouge. Un projet dont la première phase prendra 5 à 7 ans.
Avec le correspondant de RFI au Caire, Alexandre Buccianti
Le projet vise à empêcher Le Caire de mourir asphyxié. Car la cité, qui compte officiellement 18 millions d’habitants, monte à 22 millions durant la journée et en dénombrera jusqu'à 40 millions en 2050. La circulation y est au point mort une bonne partie du temps, les infrastructures n’arrivent plus, depuis longtemps, à suivre la croissance démographique.
On a donc ressorti un projet qui remonte aux années soixante-dix et qui était devenu un serpent de mer tellement il avait été reporté. Il aura fallu un « fonceur » qui n’hésite pas à prendre des risques comme Abdel Fattah al Sissi pour sonner la charge et partir à l’assaut du projet.
Pour l’instant, la nouvelle capitale de l’Egypte n’a pas encore de nom officiel. On sait seulement qu'elle sera située à une soixantaine de kilomètres à l’est du Caire entre les routes vers Suez et la mer Rouge. Elle sera gigantesque puisqu’elle doit s’étendre sur une superficie de 700 km2 soit sept fois Paris intra muros. Selon ses promoteurs, la future capitale sera « la cité idéale » du XXIe siècle.
Gratte-ciels futuristes
Sur la maquette présentée à la conférence économique internationale de Cham-el-Cheikh, la ville nouvelle comprend des gratte-ciels futuristes mais aussi de larges zones vertes et des plans d’eau. Le quartier gouvernemental abritera le palais de la présidence, les différents ministères et administrations. Un emplacement est aussi réservé au Parlement qui n’a toujours pas été élu. Il y aura également un quartier des ambassades. Des ambassades qui comme celle des Etats-Unis, empoisonnent aujourd’hui le quotidien des Cairotes du fait des mesures de sécurité draconiennes avec périmètre de sécurité, rues fermées et fouille des habitants en plein centre ville.
Un quartier des affaires avec un déplacement éventuel de la Bourse est prévu au centre de la métropole nouvelle. Le projet prévoit aussi un quartier pour les universités et les centres de recherche, un autre pour la culture - sans plus de précisions - ainsi que tout un district pour les loisirs avec parcs d’attractions thématiques.
Il y aura aussi des quartiers résidentiels cossus avec villas et piscines pour les millionnaires ainsi que des HLM pour les petits fonctionnaires et les jeunes. La nouvelle capitale sera aussi une ville respectueuse de l’environnement avec des bâtiments produisant une partie de leur consommation électrique et de nombreux espaces verts. Bordant plusieurs routes et autoroutes, celle-ci aura aussi l’équivalent du RER pour la relier au Caire.
Coûteuse utopie
Une coûteuse utopie pour les détracteurs de ce projet qui ont commencé à décrier le projet dans les pages des journaux mais aussi sur les médias sociaux. Il est vrai que le coût de réalisation de cette ville nouvelle est, lui aussi pharaonique, puisqu’il équivaut à la moitié du budget annuel de l’Etat égyptien. On en est actuellement au stade d’hypothèses sur la manière dont sa construction de sera financée.
On évoque évidemment les pétrodollars des Emirats qui ont déjà accordé 18 milliards de dollars d’aide à l’Egypte depuis 18 mois. Il y a aussi l’hypothèse des bons étatiques. Le gouvernement y a eu recours pour financer « le second Canal de Suez ». En huit jours ouvrables la Banque centrale a vendu pour près de 9 milliards de dollars de ces bons qui rapportent 12% par an (1,5% de plus que les dépôts bloqués sur 5 ans).
Au-delà des questions de financement il y a celle de la viabilité de la cité. Le projet est trop proche de l’ancienne capitale pour ne pas en être dépendant ne serait-ce qu’au niveau de l’approvisionnement en eau du Nil. Il se trouve, de plus, en plein désert. Mais il fallait que la nouvelle capitale soit dans les limites administratives du Caire pour respecter la Constitution. Une Constitution qui précise que Le Caire est la capitale de l’Egypte.
10 Commentaires
Osez
En Mars, 2015 (18:17 PM)Mounos
En Mars, 2015 (18:35 PM)Baol-baol
En Mars, 2015 (18:39 PM)et au contraire pour notre presi de merde
Bof Bof
En Mars, 2015 (18:54 PM)M. Hashemi a été déclaré coupable pour des affaires liées "à la sécurité" nationale ainsi que pour "escroquerie, détournement de fonds et fraude", selon le porte-parole de l'Autorité judiciaire Gholamhossein Mohseni-Ejeie, cité par l'agence de l'institution Mizanonline.ir. Le verdict est susceptible d'appel dans les vingt jours.
Polytech
En Mars, 2015 (20:24 PM)@bof
En Mars, 2015 (22:28 PM)@bof Bof
En Mars, 2015 (06:52 AM)Listo
En Mars, 2015 (12:44 PM)Quel est réellement l'intéret économique, stratégique pour l'Egypte, pays pauvre, sans ressources naturelles de vouloir batir une nouvelle capitale: c'est vraiment un non sens!
C'est d'autant plus grave et absurde que le financement de ce projet grandiose est effectué par les pays du Golfe qui contrairement, aux pays de l'Ocde, aux pays liés au Fmi ou la Banque mondiale soit ceux des Institutions de Bretton Woods, ne seront regardants sur strictement des critéres de transparence, de bonne gouvernance etc!
Au Sénégal on a bien vu cela avec tous les emprunts faits pour le compte de l'Anoci!
Et en Egypte de nouveaux milliardaires vont encore naitre et prospérer sur le dos du misérable peuple Egyptien.
C'est comme une fatalité avec l'Afrique!
Wampus
En Mars, 2015 (20:07 PM)R44
En Mars, 2015 (20:20 PM)Le Sénégal aura aussi son future Bâtisseurs des temples !!!
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