Il y a deux ans, l’ex-président Robert Mugabe était contraint de quitter le pouvoir laissant un pays divisé politiquement et à genou économiquement. Depuis, son successeur Emmerson Mnangagwa tente de relancer l’économie, mais les succès ne sont pas au rendez-vous. En inflation et pénurie, les Zimbabwéens se débattent dans les difficultés.
Il y a des héritages dont on se débarrasse difficilement. Et l'héritage économique de Robert Mugabe encombre depuis deux ans son successeur. Rompant avec deux décennies de défiance envers les investisseurs étrangers, Emmerson Mnangagwa a décrété que son pays était « open for business », ouvert aux affaires.
Mais en matière économique, les incantations ne suffisent pas toujours. En 2018, moins de 800 millions de dollars d'investissements étrangers sont entrés. Il est vrai que le climat économique n'est guère incitatif. En octobre l'inflation atteignait déjà plus de 300%. Le gouvernement n'arrive pas à stabiliser la monnaie, dépensant toujours plus que ce qu'il ne gagne.
Pour stabiliser les finances et donc la monnaie, il faudrait l'aide massive de la Banque mondiale et du FMI. Mais Harare vient à peine de renouer le dialogue avec ces institutions, et la confiance mettra du temps à revenir.
Certes, le pays a des circonstances atténuantes : cyclone Idai en mars, sécheresse ensuite. Les récoltes sont en berne et les barrages hydroélectriques à sec, provoquant une crise énergétique. 2,5 millions de Zimbabwéens ont faim selon l'ONU.
PIB reculera cette année de 6,5%. Dans une récente adresse à la nation, le président semblait démuni, en appelant ses compatriotes « à la patience et à l'unité ».
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