Après un incident technique sur le vol Dakar-Bruxelles de Brussels Airlines ce lundi 16 septembre, 300 passagers se sont retrouvés bloqués à Banjul, en Gambie, dans des conditions inacceptables et sans aucune communication de la compagnie, nous explique un lecteur. Selon lui, une mère avec deux enfants en bas âge et un étudiant blessé au bras sont toujours coincés sur place avec 48 autres passagers aujourd’hui. Du côté de Brussels Airlines, c’est silence radio.
Serge attendait le retour de sa sœur, installée à Dakar, mardi matin. Celle-ci devait passer trois jours dans sa famille en Belgique mais le vol vers Bruxelles ne s’est pas déroulé comme prévu. En compagnie de 300 autres passagers, elle s’est retrouvée coincée à Banjul, en Gambie, lors d’une escale lundi soir. Tout a commencé lorsque l’avion affrété par Brussels Airlines (SN0204), qui devait faire l’aller-retour Bruxelles-Dakar via Banjul, a connu un problème technique à Dakar. L’appareil a nécessité une réparation sur place, puis a redécollé vers Banjul pour la halte prévue: débarquer des passagers et en embarquer d’autres avant de repartir pour Bruxelles.
Des étincelles
Mais une fois à Banjul, un passager alerte le personnel de cabine: il aurait remarqué des “étincelles à l’extérieur de l’avion”, nous explique le frère de la Belge de 46 ans bloquée sur place. Certains parlent de fumée, ou en tout cas d'une “odeur de brûlé”, mais les passagers, toujours dans l’avion, ne reçoivent aucune communication. “Des sprays anti-moustiques sont utilisés pour masquer l’odeur”, croient savoir certains passagers. Finalement, décision est prise de clouer l’appareil au sol. Les passagers débarquent tous à Banjul lundi soir.
“Un verre d’eau par repas” par 40 degrés
Il leur a fallu se battre pour être finalement logés dans un hôtel à l’hygiène douteuse, où on leur sert depuis des “repas minimalistes et une demi-bouteille d’eau par jour” et ce malgré la chaleur ambiante (40 degrés). Les employés de l’hôtel leur auraient même précisé que les “deux tartines servies quotidiennement font suite aux directives de la compagnie”, tandis que l’eau prévue par celle-ci “est en réalité d’un verre par repas”. Les passagers en provenance de Dakar doivent donc payer eux-mêmes leurs boissons et tous n’ont pas forcément les liquidités nécessaires en monnaie locale. Plusieurs ne parlent même pas anglais, ce qui rend la communication difficile en Gambie. Les passagers sont de surcroît priés d’attendre à l’aéroport toute la journée qu’on se décide enfin à les faire embarquer dans le premier vol possible... qui ne vient pas.
Passagers “prioritaires”
Ce qui ne devait être qu’un incident et du retard tire désespérément en longueur. Mardi, le même appareil est paré au décollage, mais une fois de plus, il reste au sol pour problème technique. Depuis, c’est le chaos. Mercredi, les 300 passagers étaient tous toujours bloqués à Banjul jusqu’à ce qu’un autre vol décolle enfin en soirée pour Bruxelles avec 250 passagers triés sur le volet mais selon des critères déroutants. Ainsi, une mère seule avec deux enfants en bas âge ne fait pas partie des passagers prioritaires. L’un des enfants est malade, l’autre a la diarrhée, mais la compagnie ne veut rien entendre. Idem pour un étudiant blessé au bras durant son voyage qui voit sa plaie s’infecter et pour une personne de 80 ans qui commençait à paniquer vu la situation. Un passager repris sur la liste prioritaire finira d’ailleurs par lui céder sa place, par sécurité.
Le ton monte
Les cinquante passagers restants, principalement des Belges, sont donc actuellement toujours laissés pour compte dans l’aéroport de Banjul. Parmi eux, les enfants malades et leur mère, la sœur de notre lecteur et bien d’autres. Certains ont raté leur retour au travail, d’autres la rentrée académique. Tous sont épuisés et scandalisés. Car plus que le retard inadmissible pour les voyageurs, c’est l’absence totale de professionnalisme de la compagnie qui scandalise les clients. Les employés de Brussels Airlines refuseraient de répondre aux questions des clients.
L’un d’entre eux aurait donné sa “parole” qu’un nouvel avion rapatriera vendredi les passagers restés sur le carreau, mais refuse de donner la référence du vol ou les billets. Le ton commencerait même à monter sérieusement. Verbalement tout d’abord, mais certains passagers excédés en seraient venus aux mains hier avec une employée qui exigeait que les passagers s’adressent à elle en anglais.
“La police a dû intervenir”, nous explique notre source qui s’étonne du manque total de proactivité d’une compagnie aussi réputée.
Toutes nos tentatives d’entrer en contact avec Brussels Airlines ont échoué. La porte-parole en Belgique aurait confié par téléphone à notre lecteur “ne pas reconnaître les standards de sa compagnie” dans cette manière de traiter l’incident et l’a assuré faire le nécessaire.
8 Commentaires
Deugues
En Septembre, 2019 (11:12 AM)Jjbaof
En Septembre, 2019 (12:08 PM)Cela m'est arrivé sur un Bruxelles-Cotonou-Lomé vol effectué par un avion de la compagnie "Continentale".
Aprés 2 essais et 2 freinage d'urgence au décollage, à 4H du matin on nous a posé les bagages sur le tarmac et démerdez vous!!!
Obligé de prendre un taxi pour rejoindre Lomé et aucun signe de vie de la compagnie.
Alors bon courage car manifestement il se moque des africains!!
Barham221
En Septembre, 2019 (13:30 PM)Après mes recherches j’ai trouvé que l’avion avait déjà volé plus de 20 ans. En réalité Bruxelles airlines s’en foute des africains. Ils nous affectent que de vielles machines. Je me demande si L anacim ou je ne sais pas quel bureau de contrôle fait bien son travail... on est la à attendre une catastrophe pour voir tous les techniciens du monde avec leurs analyses merdiques.
Je vous conseille Qatar Airways ils ont que des appareils neufs ... merci.
Brussels Airlines est la pire des compagnies européennes....
Yankee
En Octobre, 2019 (13:39 PM)Participer à la Discussion