Dakar, 7 jan (APS) – Des millions d’hectares de terres agricoles ont été cédés à des multinationales dans la plus grande opacité, en Afrique, grâce à la complicité des chefs coutumiers et d’autorités du continent, annonce Le Monde diplomatique dans sa dernière édition.
‘’Après les minerais ou le pétrole, les terres africaines suscitent les convoitises étrangères. Des millions d’hectares cultivables ont déjà été cédés, dans la plus grande opacité, par les autorités du continent’’, écrit le mensuel français.
Il indique que la Chine aurait obtenu une concession de 2,8 millions de terres en République démocratique du Congo (RDC), pour y implanter une palmeraie, et un ancien employé de l’assureur américain AIG serait impliqué dans un marché de 400.000 à un million d’hectares dans le sud du Soudan.
’’Certains contrats, conclus au plus haut niveau, ajoute-t-il, sont arrachés en toute discrétion derrière des portes closes, souvent avec la complicité des chefs coutumiers.’’
‘’A l’initiative de multinationales de l’agroalimentaire et d’Etats, notamment du Proche-Orient et d’Asie, de nombreux projets sont à l’étude qui, s’ils vont à leur terme, mettront en danger les sociétés, les équilibres naturels et l’agriculture locale’’, prévient le journal.
‘’Convaincus d’en tirer d’importants profits, ajoute-t-il, nombre de banques, de fonds d’investissement, de grands groupes industriels, d’Etats et de milliardaires projettent d’installer en Afrique des fermes industrielles géantes pour y produire des denrées alimentaires et des agrocarburants entièrement destinés à l’exportation’’.
Selon Le Monde diplomatique, ‘’ces opérations de vente à la découpe et de location à long terme de terres agricoles sont volontiers présentées comme des programmes de développement menés au bénéfice mutuel des puissances financières engagées et des pays concernés’’.
‘’Parmi les tenants de cette approche, la Société financière internationale (SFI) de la Banque mondiale (BM) et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), institution spécialisée du système des Nations unies’’, lit-on dans le journal.
Il fait savoir qu’’’en dépit des réticences initiales de son directeur général Jacques Diouf, qui l’avait qualifié de +forme de néocolonialisme+, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est ralliée à cette pratique’’.
‘’Nombreux sont les exemples de la grande braderie qui s’opère actuellement en Afrique’’, lit-on dans le journal.
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