La crise au Mali est loin de connaitre son épilogue, pour la bonne et simple raison que les putschistes et la Cedeao sont loin d’avoir trouvé un accord pour la transition. Alors que les militaires veulent garder le pouvoir pour au moins deux, voire trois ans, l’organisation régionale ne veut même pas qu’ils gèrent une transition d’un an.
En sommet virtuel extraordinaire ce vendredi, les chefs d’Etat de la Cedeao ont maintenu les sanctions prises contre le Mali. Ils exigent le retour des militaires dans les casernes pour lever les sanctions.
Dans son discours de clôture, Mahamadou Issoufou, président en exercice, a laissé entendre que la Cedeao exige que le président de la transition ainsi que le Premier ministre soient tous des personnalités civiles. « Aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du président de la transition », se veut forme la Cedeao.
Et pour que les sanctions soient levées, il faut que la transition, hors du contrôle des militaires, soit mise en marche. « Notre sommet décide que les sanctions énoncées aux points 13 (h) et 13 (i) de la déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement du 20 août seront levées progressivement en fonction de la mise en œuvre des décisions ci-dessus », déclare Issoufou.
La Cedeao pense qu’il s’agit là d’une posture pédagogique et préventive. « Ces mesures contribueront certainement à guérir le Mali des démons du putschismes », espère-t-on.
La transition risque ainsi d’être houleuse, car rien n’indique que le Comité national de salut pour le peuple (Cnsp) va se plier à la volonté de la Cedeao. Les militaires semblent déterminés à être aux commandes durant la transition. Ils ont déjà nommé le colonel Assimi Goïta chef de l’Etat, avec tous les attributs y afférents. La constitution a été reléguée au second plan derrière l’acte fondamental pris le 24 août par la junte.
Toutefois, la porte reste toujours ouverte. La Cedeao veut toujours un accord avec la junte. Il a d’ailleurs décidé de mettre en place un comité de suivi. Et les chefs d’Etat qui vont se réunir en sommet ordinaire le 7 septembre prochain à Niamey prendront de nouvelles décisions en fonction de l’évolution de la situation. Mais d’ici là, la tâche risque d’être rude pour le médiateur Goodluck Jonathan et ses hommes.
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