La Cour pénale internationale se prononce ce jeudi matin sur le cas de Dominic Ongwen, ancien enfant-soldat devenu un des principaux commandants de la LRA, l'Armée de résistance du Seigneur.
Au terme de plusieurs années de procès, Dominic Ongwen est poursuivi pour 70 chefs d'accusation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis par le groupe de Joseph Kony dans le nord de l'Ouganda entre 2002 et 2005, soit plus de 250 000 victimes directes et indirectes de ses exactions recensées par la Cour.
Durant le procès, ses avocats ont tenté de mettre en avant son parcours pour expliquer que le sanguinaire milicien n'était pas responsable de ses actes. Dominic Ongwen est-il un bourreau, ou avant tout une victime ?
Il n'avait que 10 ans lorsqu'il fut capturé sur le chemin de l'école en 1990 dans le nord de l'Ouganda, avant de suivre une formation militaire au sein de la LRA, d'en gravir les échelons jusqu'à être considéré comme l'un des principaux lieutenants de Joseph Kony.
« Enlevé, brutalisé, transformé en machine de combat », il a subi des crimes similaires à ceux qu'on lui reproche, a plaidé sa défense, qui s'est prévalu de l’article 31 du Statut de Rome sur les possibles exonérations de responsabilité pénale en cas de trouble mental.
Dans cet article, il est dit qu’une personne souffrant « d'une maladie ou d'une déficience mentale qui la privait de la faculté de comprendre le caractère délictueux ou la nature de son comportement, ou de maîtriser celui-ci pour le conformer aux exigences de la loi » au moment des faits peut être exonérée de la responsabilité pénale.
Un parcours que ne conteste pas le bureau de la procureure, qui estime néanmoins que cela ne lui confère pas « d'immunité » pour les meurtres, viols, tortures ou pillages commis par ses hommes, dont des enfants soldats qu'il avait à son tour enrôlé de force. « Avoir souffert et avoir été une victime dans le passé n'est pas une excuse pour commettre des crimes à nouveau » avait ainsi déclaré Fatou Bensouda.
Plus de 130 experts et témoins ont participé à ce procès, quelque 4 000 victimes étaient représentées. Ce matin, la Cour dira si Dominic Ongwen est coupable. Si c'est le cas, d'autres audiences auront lieu pour déterminer sa peine. Il encourt jusqu'à la prison à vie.
0 Commentaires
Participer à la Discussion