Après un mois de vacances, le gouvernement ivoirien reprend du service ce mardi 5 septembre 2017 et tient un conseil de gouvernement qui sera présidé par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Plusieurs dossiers urgents attendent ce dernier et ses ministres.
Le gouvernement devra aller vite sur les trois dossiers prioritaires du moment que sont la lutte contre la vie chère, la santé et la sécurité. Sur le dossier de la lutte contre la vie chère, devenu un véritable casse-tête pour le président Alassane Ouattara, le gouvernement a multiplié les initiatives au cours de ces trois derniers mois. En juin, le conseil des ministres a annoncé la création d’un nouveau Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) après l’échec du premier, installé un an plus tôt par Daniel Kablan Duncan, alors Premier ministre.
Plafonnement des prix et encadrement des loyers
En attendant la mise en place des organes opérationnels du CNLVC, le gouvernement a pris, mi-juillet, un décret portant plafonnement des prix et marges de certains produits alimentaires tels que le riz, l’huile de table, le sucre ainsi que la tomate concentrée. Autant de produits qui représentent 27% des dépenses de consommation des ménages ivoiriens, selon les chiffres du ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME.
Le respect de ces mesures par les commerçants reste une équation à laquelle le gouvernement tente d’apporter une réponse à travers la répression, qui succède aux différentes campagnes de sensibilisation. Un mois après la prise de ces mesures, la Direction générale du commerce intérieur a annoncé avoir procédé à des sanctions visant au moins 150 commerçants « pour le non-respect des prix plafonnés ». La nature réelle des sanctions appliquées n’a cependant pas été communiquée.
Toujours en juillet, le gouvernement a adopté un projet de loi sensé encadrer « le paiement de loyers d’avance, ainsi que la garantie locative (caution) désormais limités à deux mois de loyers ». Jusque-là, cinq à dix mois de loyers étaient perçus par les agences immobilières et les propriétaires de logement mis en location. Ce projet de loi attend désormais d’être adopté par le Parlement.
577 milliards FCFA dans le secteur de la santé
Avant de s’envoler pour la France pour ses vacances annuelles, Alassane Ouattara avait présidé un conseil spécial consacré à la santé, un secteur où le gouvernement lui-même note « l’ampleur des besoins, (tandis qu’) un certain nombre de faiblesses persistent ».
Le chef de l’État a donc validé un programme d’investissement triennal (2017 – 2020) de 577 milliards FCFA (880 millions d’euros), qui devrait permettre de créer, entre autres, de nouveaux centres de cancérologie, de radiothérapie et d’hémodialyse. Ce programme devrait aussi renforcer la politique de gratuité de certains soins dits « ciblés », en faveur des populations démunies.
Insécurité chronique
Quant à la sécurité, un autre chantier sur lequel les attentes sont nombreuses, des mesures plus efficaces sont attendues. Après un mois d’accalmie sur le front des attaques visant des commissariats de police et des brigades de gendarmerie du pays, un commando a attaqué la brigade de gendarmerie de Songon. Les assaillants ont lancé l’attaque dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 septembre dans cette petite ville située à une vingtaine de kilomètres d’Abidjan. Ils sont repartis en emportant des armes.
Entre juillet et août 2017, au moins cinq villes ont été visées par plusieurs attaques de postes de sécurité, dans un pays où les mutineries se sont multipliées au cours du premier semestre et où la présidentielle de 2020 alimente les tensions dans les états-majors politiques.
Pendant ce même week-end, au moins 95 personnes se sont évadées de la prison de Katiola, une petite ville située dans le nord de Bouaké. C’est la troisième évasion massive de prisonniers enregistrée au cours du mois qui vient de s’écouler. Ces derniers jours, des agressions ont causé la mort de deux personnes et fait plusieurs blessés, à Abidjan, capitale économique du pays, ainsi qu’en province. Des attaques attribuées d’une part aux gangs des « microbes », ces enfants en conflit avec la loi, et d’autre part aux coupeurs de route. « En tant que responsable de l’État, je peux donner l’assurance à nos concitoyens que nous continuerons de veiller à leur sécurité », promet Alassane Ouattara.
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En Décembre, 2017 (01:06 AM)Anonyme
En Décembre, 2017 (01:06 AM)Anonyme
En Décembre, 2017 (15:47 PM)Anonyme
En Décembre, 2017 (15:47 PM)Participer à la Discussion