Elle était la « Dame de fer » pour ses détracteurs, « maman » pour ses partisans. Aujourd’hui, Simone Gbagbo est donc de nouveau devant les juges. L’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo comparaît aux assises à Abidjan pour crime contre l’humanité, crime contre les prisonniers de guerre, crime contre les populations civiles commis lors de la crise post-électorale en 2010-2011. Un second procès, puisque Simone Gbagbo a déjà été condamnée à 20 ans de prison l’an dernier pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
L’audience a commencé avec du retard à la mi-journée ce mardi. Simone Gbagbo est apparue et, comme souvent, elle a fait son effet. Les cheveux longs et tressés, une robe rouge et blanche aux motifs fleuris, c’est extrêmement souriante et sous les applaudissements de ses soutiens - nombreux dans la salle - que Simone Gbagbo a fait son entrée après près de trois heures d’attente. Saluant les avocats des parties civiles comme de la défense, murmurant longuement à l’oreille de son vieux compagnon de route politique Aboudramane Sangaré, donnant l’accolade à son beau-fils Michel Gbagbo.
Simone Gbagbo, l’ex-Dame de fer de la Côte d’Ivoire, s’est présentée devant le président du tribunal pour décliner son identité, sa profession et sa situation familiale. Après l’énumération et l’appel des témoins qui devront comparaître toute cette semaine, c’est la lecture de l’acte d’accusation auquel a procédé la Cour. Des chefs d’accusation extrêmement graves pour cette femme qui a déjà écopé de vingt ans de prison dans un premier procès en assises, il y a un an.
A l’époque, il s’agissait d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Aujourd’hui, les choses ont changé. Les deux principaux chefs d’accusation sont crime contre l’humanité et crime de guerre. Simone Gbagbo est soupçonnée, au cours de la crise post-électorale, d’avoir pris une part active, voire prépondérante, au sein d’une cellule de crise. Cellule qui organisait, selon l’accusation, la résistance face aux forces pro-Ouattara. Cellule d’où seraient partis, par exemple, des ordres ou consignes ayant conduit à l’assassinat de l’imam de Williamsville, au bombardement des femmes pro-Ouattara à Abobo ou encore au supplice d’opposants brûlés vifs avec l’aide de pneus et d’essence.
Des accusations dénuées de tout fondement, selon la défense, qui dans les prochaines semaines va donc tenter de démonter les arguments d’accusation.
1 Commentaires
Efo
En Mai, 2016 (15:53 PM)Participer à la Discussion