Moins d’une dizaine de jours avant une élection pour laquelle sa candidature a été invalidée et dont il a juré qu’elle n’aurait pas lieu, Guillaume Soro reste une inconnue de la complexe équation ivoirienne. Depuis son exil parisien, peut-il encore influer sur le scrutin ?
Il ne s’exprime pas souvent mais quand il le fait, l’exercice est bien huilé. Viennoiseries et jus d’orange pressé pour soigner les journalistes, conférence de presse parfaitement orchestrée, le tout retransmis en direct sur les réseaux sociaux… Ce 17 septembre, à Paris, dans la grande salle de réception de l’hôtel Bristol, où il a pris l’habitude de faire ses déclarations, Guillaume Soro est visiblement à l’aise.
Souriant et détendu dans son costume croisé bleu marine, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne tacle ses cibles favorites : Alassane Ouattara, son projet de troisième mandat, ou encore le Conseil constitutionnel qui, quelques jours plus tôt, a retoqué sa candidature à la présidentielle. Sûr de lui, l’ex-chef de la rébellion des Forces nouvelles martèle « qu’il n’y aura pas d’élection le 31 octobre en Côte d’Ivoire ». « Dites-le, écrivez-le ! », enjoint-il à son auditoire circonspect.
Dans la foulée, à Abidjan, Henri Konan Bédié et les principales forces de l’opposition s’expriment à leur tour devant la presse au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). À la tribune, le « Sphinx de Daoukro », du haut de ses 86 ans, passe à l’offensive. « Face à la forfaiture d’Alassane Ouattara, un seul mot d’ordre : la désobéissance civile ! »
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