C’est un Guillame Soro très serein et détendu qui a fait face à la presse nationale et internationale ce mercredi 17 février à Dakar. Pendant deux heures de temps, le Premier Ministre d’Alassane Ouattara a débattu avec les journalistes sur divers questions liées à la Côte d’Ivoire. Du processus électoral qu’il a conduit à la révolution dont il invite les ivoiriens en passant par les raisons qui l’ont conduit à accepter le poste de Premier Ministre, tout a été évoqué.
L’élection en Côte d’Ivoire devait aboutir à une paix durable
«Je suis un homme triste et malheureux de constater que tout le travail que nous avons fait sans relâche quelque fois au risque de nos vies et vous savez que quand on a commencé à travailler pour ces élections, j’ai été victime d’un attentat, mon avion a été attaqué pour m’empêcher de faire les élections mais nous avons quand même réussi à faire ces élections. Je suis triste de voir que tout ce travail ait abouti à tant de gâchis. Et s’il y a quelqu’un qui a une peine en Côte d’ Ivoire, c’est bien moi. Pour moi cette élection devait être l’aboutissement du travail de réconciliation que nous avions initié dans notre pays et cette élection pour moi devrait aboutir à une paix durable. C’est pourquoi à l’époque j’avais annoncé que ma mission était de faire l’élection et que une fois le Président élu je rends ma démission et je prends des années sabbatiques. Je l’avais dit en conseil des Ministres, je l’avais dit aux Ivoiriens et c’était clair. Quand le Conseil Constitutionnel a pris les résultats et a fait cette forfaiture en supprimant les votes de citoyens ivoiriens autour de 700 000 voies, j’en ai été choqué et j’ai trouvé cela inacceptable e même abjecte et pourtant j’étais dans les dispositions de chercher à résoudre la crise».
Guillaume Soro et le Poste de Premier Ministre
«J’ai décidé de refuser la lâcheté quand j’ai vu que les généraux de notre armée, dès que le conseil constitutionnel a invalidé les résultats du Nord se sont précipités à la Résidence de Mr Gbagbo pour faire l’allégeance de l’armée en toute violation de notre constitution. Parce que l’armée ne fait pas allégeance à quelqu’un qui n’a pas encore prêté serment. Et si même par extraordinaire Mr Gbagbo avait été élu, il aurait fallu que l’armée attende qu’il prête serment devant le conseil constitutionnel avant d’aller lu faire allégeance. Mais quand une armée fait allégeance à quelqu’un même élu mais qui n’a pas encore prêté serment, c’est de la forfaiture. Et quand au surplus l’armée fait allégeance à un candidat battu. J’aurais pu me taire et la forfaiture aurait fait son chemin mais moi qui est conduit le processus de sortie de crise, maitre d’ouvrage, je ne pouvais pas me taire quand j’ai vu l’armée faire cela je me suis dit Mr Soro vous avez la responsabilité devant l’histoire de dire aux ivoiriens et au monde entier la vérité sur l’élection en Côte d’Ivoire. C’est ainsi que je me suis levé, j’ai décidé d’aller rendre ma démission au président qui a été élu par les ivoiriens, à savoir Mr Ouattara. Je le fais parce que je sais que Mr Ouattara a gagné et par acquis de connaissance, le Premier Ministre qui a fait le processus électoral doit aller rendre la démission à celui qui a gagné. Je me suis levé, je suis allé rendre ma démission à Mr Ouattara. Quand Mr Ouattara et Mr Bédié après consultation ont décidé de me reconduire au poste de PM, j’avoue que j’y aie réfléchi. J’ai marqué mon accord pour une simple raison. Je ne peux pas avoir conduit ce processus, organisé des élections propres et puis lâchement quitté mon pays. S’ils ont considéré que je pouvais permettre à l’éclosion de la vérité et à faire prévaloir les résultats des urnes j’étais prêt et c’est ce que j’ai fait».
«ce qui se passe en Côte d’ivoire dépasse les frontières de la Côte d’ivoire»
«On ne peut pas laisser le peuple de Côte d’ivoire seul dans cette aventure. Le peuple de Côte d’ivoire s’est mobilisé de façon exceptionnelle: 84% de taux de participation au premier tour, 81% de taux de participation au second tour. Vous sénégalais, vous n’avez pas le droit de laisser ce peuple dans cette aventure. Parce que ce qui se passe en Côte d’ivoire dépasse les frontières de la Côte d’ivoire. Ce qui est en jeu en Côte d’ivoire, c’es la démocratie. Ce n’est pas un problème de Ouattara ou de Gbagbo, c’est la démocratie, c’est la jeune génération africaine, qu’est ce qu’on veut de nos pays, c’est cela l’enjeu. Si on veut de la démocratie, Gbagbo doit partir du pouvoir parce qu’il n’a pas gagné l’élection. Les ivoiriens ne l’ont pas choisi, il n’est pas le choix du peuple de Côte d’ivoire. Maintenant si on veut des royaumes, ou un président qu’il soit élu ou pas, c’est aux africains de décider. Mais cela peut faire tâche d’huile».
«Le peuple ivoirien se donnera les moyens de sa révolution et chassera Gbagbo du palais présidentiel»
Le Conseil Constitutionnel peut faire la forfaiture, faisons très attention. Pour nous, Mr Ouattara a été élu, il doit diriger la Côte d’ivoire et nous nous battrons pour que Mr Ouattara dirige la Côte d’ivoire. Nous disons non à la confiscation du pouvoir en Côte d’ivoire et la Côte d’ivoire donnera l’exemple à l’Afrique pour montrer à tous ces chefs d’Etat qui veulent devenir des rois qu’aucun peuple sur notre continent n’acceptera cette forfaiture, ces coups. Je dis, à partir de Dakar, que les ivoiriens, le peuple se donnera les moyens de sa révolution et chassera Gbagbo du palais présidentiel. Les jeunes générations ivoiriennes ont décidé de vivre dans la démocratie, et les jeunes générations africaines veulent le verdict des urnes et la volonté de nos peuples soient respectés.
4 Commentaires
Bedou
En Février, 2011 (02:17 AM)Asou
En Février, 2011 (03:50 AM)Dinakakou
En Février, 2011 (05:08 AM)...dembel
En Février, 2011 (15:18 PM)Participer à la Discussion