Depuis plusieurs jours, les populations se sont ruées vers la chloroquine suite aux annonces sur des tests en cours en France et aux États-Unis pour réduire la charge virale de personnes déjà confirmées pour le coronavirus. L’étude n’étant pas encore validée par l’OMS, le président de l’ordre des médecins du Burkina appelle à la prudence quant à l’utilisation de la chloroquine face au coronavirus.
Difficile de trouver de la chloroquine dans les pharmacies de la capitale burkinabè, Ouagadougou. « Les gens viennent en demander. Mais le stock est épuisé. » nous lance une vendeuse. Même si la chloroquine attire de nombreux Burkinabè, le professeur Martial Ouédraogo, coordonnateur de la réponse contre l’épidémie du coronavirus, prévient que ce produit n’est pas encore validé par l’OMS dans la lutte contre le Covid-19. « On entend par-ci, par-là, qu'il y a des molécules. Mais ce n'est pas clairement prouvé que cela peut contribuer à guérir, rappelle-t-il. Il ne faut pas emprunter des voies qui ne sont pas validées. »
Le président de l’ordre des médecins au Burkina Faso, dans un message, invite les médecins à s’abstenir de toute prescription de la chloroquine dans l’objectif de traiter des cas suspects de Covid-19. Plusieurs raisons expliquent cette interdiction, selon le docteur Alfred Ouedraogo, secrétaire général du syndicat des médecins du Burkina.
« Cette molécule a des effets secondaires, rappelle-t-il. Il faut faire attention à la rétinopathie et à beaucoup d'autres aspects liés aux problèmes hépatiques, etc. Il n'est pas intéressant d'utiliser ce médicament pour la prévention, parce que nous avons à faire à un virus à ARN. Nous pouvons créer des résistances à la chloroquine. » Le docteur Alfred Ouedraogo espère que le conseil scientifique mis en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, saisira cette opportunité pour mener des études sur la chloroquine, vu que le produit était déjà utilisé dans le traitement contre le paludisme.
Le pays compte officiellement 64 cas confirmés de contamination au Covid-19, avec trois décès. Le gouvernement a depuis l’annonce des premiers cas fermé les écoles et universités, les boites de nuit, bar et autres lieux de loisirs. Les rassemblements sont interdits, les regroupements de plus de 50 personnes ne sont plus possibles, les frontières terrestres et ferroviaires sont fermées aux voyageurs, les vols commerciaux sont interdits, et un couvre-feu est en vigueur de 19h à 5h sur tout le pays pour deux semaines.
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