Le 26 décembre 2024, le Mali a entamé un cycle important de concertations entre les autorités de la transition et les légitimités traditionnelles et religieuses du pays. Les rencontres, qui se déroulent simultanément à Bamako et dans les capitales régionales, visent à expliquer la position actuelle des chefs d'État de l'Alliance des États Souverains (AES) concernant leur retrait de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une décision qui a soulevé de nombreuses interrogations et attentes à travers le pays.
Dès les premiers échanges à Gao, au nord du pays, les autorités traditionnelles locales ont exprimé leur soutien aux décisions prises par les dirigeants de la transition. Salihou Ibrahim, porte-parole des notables de la région, a chaleureusement salué la résilience des populations face aux épreuves et a souligné l’importance de l'intégration des légitimités traditionnelles dans la gestion des affaires publiques. Il a exprimé une grande reconnaissance pour l’approche innovante du gouvernement régional qui a mis les notables et les autorités religieuses au cœur des consultations administratives. Ce soutien aux autorités de la transition se manifeste également dans d'autres régions du pays, notamment à San et Mopti, où les notables locaux, comme Sidi Haïdara, coordonnateur des chefs de quartier de Mopti, ont réaffirmé leur appui aux décisions du gouvernement. Selon lui, le retrait de la CEDEAO, s'il conduit à un développement durable, est une démarche bénéfique pour la prospérité de l'ensemble des États maliens.
Un élément clé des concertations est l'appel des autorités traditionnelles et religieuses à une prolongation de la durée de la transition. En 2021 déjà, lors d'une rencontre importante avec le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, les chefs traditionnels et religieux des 19 régions du Mali avaient exprimé leur soutien au processus de transition, demandant un allongement de celle-ci de 5 à 10 ans. La demande faisait suite aux défis majeurs auxquels le pays était confronté, notamment l’insécurité et les tensions sociales. À l’époque, les chefs traditionnels avaient clairement indiqué qu’ils ne souhaitaient pas de retour précipité aux élections, estimant qu'il était illusoire de tenir un scrutin dans un climat de violence et d'instabilité.
Lors de la réunion en 2021, les autorités religieuses et traditionnelles avaient affirmé leur soutien à la transition, appelant à une gestion plus inclusive des affaires de l'État. Djibril Diarra, chef de la délégation de Koulikoro, avait souligné qu'il était impossible de penser à des élections dans un contexte aussi chaotique. Il avait insisté sur le fait que la priorité était la sécurité et la stabilité, prérequis nécessaires pour toute organisation électorale réussie. De même, Mohamed Intalla Amenokal de Kidal avait exprimé l'espoir que les autorités actuelles trouveraient des solutions pour sortir de la crise, en soulignant l'importance de l'unité nationale dans ce processus.
Bajan Ag Hamatou, chef de la délégation de la région de Menaka, avait également ajouté que les chefs traditionnels avaient longtemps été marginalisés dans le processus décisionnel et que, sous la direction du Colonel Assimi Goïta, la situation était en train de changer. Il avait insisté sur l'importance de leur rôle dans la préservation de la paix sociale et dans la gouvernance nationale. Le président Goïta, dans son discours, avait reconnu l'importance capitale des chefs traditionnels et religieux, leur attribuant un rôle clé dans la cohésion sociale du pays. Il avait souligné que leur implication active dans la transition était indispensable pour garantir un avenir stable et pacifique au Mali.
3 Commentaires
Vérité
il y a 6 jours (17:23 PM)Le pays de Soumaourou KANTE roi sorcier. Afrique Afrique
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il y a 5 jours (01:58 AM)Participer à la Discussion