Le terminal à conteneurs du port de Douala fait l'objet d'une bataille âpres entre le groupe Bolloré et le nouveau concessionnaire désigné, l'opérateur TIL. Un document en circulation depuis jeudi et émanant de la présidence instruit la suspension du processus de cette nouvelle concession qui devait entrer en effectivité dès janvier 2020.
La lettre signée le 23 octobre et marquée du sceau « confidentiel » mais qui s'est rapidement retrouvée en circulation sur les réseaux sociaux a fait l'effet d'une bombe.
Dans celle-ci, Ferdinand Nbog Ngoh, ministre secrétaire général de la présidence qui dit d'emblée qu'il agit sur ordre du président de la République, instruit le directeur général du port à « suspendre les travaux de finalisation des termes du contrat de concession avec la société Terminal Investment Limited, TIL ». Ceci au motif, poursuit-il, d'attendre « les conclusions définitives de l'affaire opposant le groupement APMT/Bolloré au port de Douala, affaire pendante au tribunal administratif du Littoral à Douala. »
En clair, le processus qui devait connaître le départ du groupe Bolloré de cette plateforme portuaire et qui était rendu dans sa phase finale vient de subir un cinglant coup d'arrêt. TIL, s'il n'est pas définitivement exclu, va devoir attendre et le groupe Bolloré peut lui aussi à nouveau caresser le rêve de se maintenir comme concessionnaire de ce terminal à conteneurs qu'il gère depuis 15 ans.
Le groupe Bolloré, s'estimant floué dans la conduite du nouvel appel d'offres, avait diligenté une double procédure contentieuse à la Cour de commerce international de Paris et au tribunal administratif de Douala. Le groupe a aussi, selon plusieurs sources, actionné des leviers politiques en sollicitant l'arbitrage du président Paul Biya en personne.
Et pour nombre d'observateurs, la concomitance entre la présence ces dernières 48 heures de Jean-Yves Le Drian au Cameroun, venu « relancer » la coopération entre Paris et Yaoundé, et cette suspension sur le fil et qui relance tout le processus, n'est pas anodine.
1 Commentaires
Pourquoi l’Etat français doit’ il intervenir dans le processus d’appel d’offre d’un pays Africain, pour défendre les intérêts d’un prive, mauvais perdant ? La vraie raison de de la visite de Jean-Yves Le Drian au Cameroun est plus que claire maintenant. Tout le reste (Lutte contre le terrorisme, Boko Haram, dialogue nationale, etc..) n’était que du maquillage.
Qu’attendent la Banque Mondiale, le FMI, les Nations Unies et les nombreuses ONG occidentaux qui s’activent dans le domaine de la corruption (e.g. Transparency Internationale) pour dénoncer La MACROCORRUPTION d’ETAT, surtout celle de la France en Afrique ? Qu’attend l’OCDE pour l’interdire ?
La MACROCORRUPTION d’ETAT est de loin beaucoup plus nuisible que la MICROCORRUPTION et la NANOCORRUPTION pratiquées respectivement par les sociétés privées et les individus. C’est à la fois un outil d’exploitation massive des populations pauvres et une arme de destruction massive de leurs économies naissantes.
En ce qui concerne la politique Africaine de la France, il faut toujours lire
DIPLOMACIE ECONOMIQUE= MACROCORRUPTION d’ETAT
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