Huit accusés au procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, dont l'épouse du général Gilbert Diendéré, jugés par contumace ce mardi à Ouagadougou, ont été condamnés à des peines allant de 10 à 30 ans de prison.
Fatoumata Diendéré, l'épouse du général Diendéré - considéré comme l'un des cerveaux du putsch et condamné ce lundi à 20 ans de prison - a finalement écopé de 30 ans fermes. Elle était poursuivie pour «complicité d'attentat à la sûreté de l'État, meurtre, coups et blessures volontaires». Selon le parquet militaire, elle «a dans une communication téléphonique suggéré à son époux de créer une rébellion à partir de la zone de Pô (sud du Burkina) quand elle a su que l'échec du putsch était évident et qu'il encourait la peine maximale». En outre, elle a remis «la somme de 10 millions de FCFA (15.000 euros)» à deux putschistes, le colonel Bamba Mamadou et Traoré Abdoul Karim André, selon la même source.
Présenté comme la «tête pensante» du Conseil national pour la démocratie, organe mis en place par les putschistes, Traoré Abdoul Karim André a rédigé la déclaration du putsch et amendé les communiqués lus à la télévision par le colonel Bamba, selon le parquet militaire. En fuite depuis la mise en échec du putsch, Traoré Abdoul Karim Andréa également été condamné à 30 ans de prison, tout comme le colonel Mahamadi Déka, officier de l'état-major particulier de la présidence du Faso au moment des faits et poursuivi pour complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat.
Un ancien ministre de la Jeunesse et des Sports de l'ex-président Blaise Compaoré et ex-député, Kaboré Émile René, poursuivi pour complicité d'attentat à la sûreté de l'État et meurtre, a écopé de 30 ans également. Selon le parquet, «il est indissociable de l'aile politique du coup d'État et a reçu de l'argent en provenance de la Côte d'Ivoire pour soutenir le putsch». Songotoua Zakaria, un ex-militaire du régiment de sécurité présidentielle (l'unité d'élite de l'armée qui a perpétré le coup d'Etat), poursuivi pour «attentat à la sûreté de l'Etat et meurtre», a été condamné à 20 ans tandis que Zougnoma Issoufou, un autre soldat, a écopé de 10 ans.
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