Dans un décret signé par le capitaine Ibrahim Traoré, actuel président du Faso, une douzaine d'officiers de l'armée ont été radiés pour « des faits jugés particulièrement graves ». Parmi eux, figure l’ancien président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, qui a dirigé le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR I) avant d’être renversé par l’actuel régime.
Le décret évoque des actes « portant atteinte à la dignité militaire et au renom de l’armée » et incrimine ces officiers pour avoir collaboré avec des puissances étrangères et des groupes terroristes. Cette décision intervient dans un contexte déjà tendu, où la lutte contre le terrorisme reste un défi majeur pour le Burkina Faso et ses institutions.
Liste des officiers radiés et leurs accusations :
Le décret publié mentionne les noms de plusieurs figures de l’armée, parmi lesquelles :
- Paul Henri Damiba, ex-président du Burkina et ancien leader du MPSR I ;
- Evrard Somda, ancien chef d’état-major général de la gendarmerie nationale ;
- Yves Didier Bamouni, ex-commandant du Commandement des opérations du théâtre national (COTN) ;
- Hamza Ouattara, Keïta Boubacar, et plusieurs autres officiers de haut rang.
Tous ces officiers sont accusés d’avoir agi en intelligence avec des puissances étrangères et des groupes terroristes dans le but de compromettre la sécurité nationale. Le décret n’a cependant pas précisé les actions exactes reprochées à chacun des militaires ni les puissances étrangères impliquées dans cette affaire.
Implications pour la sécurité et la cohésion militaire
La radiation de Paul Henri Damiba, qui a lui-même pris le pouvoir pour restaurer l’ordre en 2022, met en lumière les tensions internes au sein de l’armée burkinabè, déjà confrontée à la menace des groupes armés au Sahel. Le président Ibrahim Traoré a souligné sa volonté de renforcer la discipline et la loyauté au sein de l’armée, un message fort dans un contexte de guerres asymétriques et de crise sécuritaire qui ébranlent le pays.
Une possible influence des puissances étrangères ?
L’accusation de collaboration avec des puissances étrangères dans le but de fragiliser le Burkina Faso intrigue particulièrement, dans un contexte où plusieurs États de la région renforcent leur souveraineté face aux influences extérieures. Bien que le décret ne fournisse pas de détails sur les allégations, certains analystes estiment que cette décision s’inscrit dans une volonté de restreindre toute ingérence qui pourrait compromettre la stabilité du pays.
Cette radiation en masse des hauts gradés de l’armée suscite des interrogations au sein de la société civile et de la classe politique. Certains observateurs expriment leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’institution militaire burkinabé. Les radiés n’ont pas encore réagi publiquement, mais il est probable que cette décision marquera un tournant dans les relations internes de l’armée et dans la lutte du pays pour sa sécurité.
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En Novembre, 2024 (20:55 PM)Reply_author
En Novembre, 2024 (22:37 PM)Participer à la Discussion