Au Burkina Faso, France 24 est dans le viseur des autorités. Elles menacent de suspendre la chaîne française, si celle-ci manque encore de respecter les principes déontologiques, notamment l’exactitude et la vérité des faits dans le traitement de l'information.
En effet, France 24 avait diffusé un reportage, suite à l’enlèvement d’une cinquantaine de femmes par des groupes armés terroristes dans deux localités d’Arbinda, en janvier dernier.
Dans l’élément, on voyait "trois personnages tenant chacun une arme de guerre à la main". Au bas de l'écran, une bande défilante laissait lire ceci : "Des rebelles islamiques ont enlevé une cinquantaine de femmes jeudi et vendredi dans le nord du pays (gouvernement burkinabé)." C’est, du moins, ce qu’indique le Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso.
"Information inexacte"
Il estime que la qualification utilisée par la chaîne française pour désigner les auteurs de ces enlèvements est "erronée et prête à confusion". En qualifiant les auteurs de l’enlèvement de rebelles islamiques, elle tend à donner une "certaine reconnaissance à une lutte éventuelle menée par un groupe de rebelles pour une cause connue, alors que le communiqué du gouverneur du Sahel précise qu’il s’agit de groupes terroristes dont les modes d’action et opératoires sur le terrain ne sont pas à confondre avec des rebelles", poursuit le Conseil supérieur de la communication (CSC).
L'institution condamne également l’attribution de l’information "inexacte" contenue dans la bande défilante au gouvernement burkinabé.
Le CSC conclut, en somme, qu’il s’agit d’un mauvais traitement de l’information par France 24.
Par ailleurs, au "regard du contexte d’insécurité grave dans lequel le Burkina Faso est plongé", de telles "informations inexactes" peuvent "fragiliser davantage la coexistence pacifique des religions et compromettre l’action des autorités burkinabé dans leurs efforts de promotion de la cohésion sociale et de lutte contre le terrorisme", fait remarquer l’autorité de régulation.
Elle met donc en demeure France 24 de respecter les principes déontologiques, notamment le respect de l’exactitude et de la vérité des faits.
"Sanctions de degré supérieur"
"En cas de manquement similaire, la chaîne de télévision française s’expose à des sanctions de degré supérieur, notamment la suspension de la diffusion de ses programmes au Burkina Faso", menace le conseil.
Rappelons qu’en décembre dernier, les autorités du Pays des hommes intègres avaient déjà suspendu Radio France international (RFI) pour une durée indéterminée.
RFI était accusée d’avoir diffusé un "message d’intimidation" attribué à un "chef terroriste". Ouagadougou lui reprochait également la diffusion d'une "information mensongère, indiquant que le président de la transition le capitaine Ibrahim Traoré assure qu’une tentative de coup d’État a visé son pouvoir".
3 Commentaires
Reply_author
En Février, 2023 (13:36 PM)Reply_author
En Février, 2023 (16:11 PM)Reply_author
En Février, 2023 (16:26 PM)Circukez il n'y a rien à voir !
Participer à la Discussion