Le tribunal militaire de Ouagadougou a prononcé, ce jeudi, des peines allant de 3 mois à 17 ans contre des soldats, reconnus coupables de l'attaque d'un dépôt d'armes en janvier 2016. Ces armes devaient leur permettre de libérer plusieurs détenus de la Maison d'arrêt et de correction des armées.
Le tribunal militaire de Ouagadougou a infligé des peines de prison de 3 mois à 17 ans aux militaires poursuivis dans le cadre de l’attaque du dépôt d’armes de Yimdi, en janvier 2016.
Le sergent chef Ali Sanou et le sergent Stanislas Ollo Poda, considérés comme les cerveaux de l’attaque du dépôt de Yimdi écopent chacun d’une peine de 17 ans, la plus lourde sanction. Le tribunal militaire les a déclaré ce jeudi 6 avril coupables de complot militaire.
« C’est une décision lourde », a dénoncé l’avocat du premier, Me Fako Bruno Ouattara, après le verdict. « Mon client n’a pas attaqué le dépôt d’armes pour prendre le pouvoir. Le tribunal par cette décision veut satisfaire l’opinion publique dans la mesure où le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a commis une gaffe », a-t-il martelé, brandissant son reçu de pourvoi en cassation.
Mon client a pris 17 ans alors que ce soldat très compétent a donné toute sa vie à l’armée.
Me Odilon Abdou Gouda, l’avocat du second déplore : « Mon client a pris 17 ans alors que ce soldat très compétent a donné toute sa vie à l’armée. » Se disant « déçu du verdict », car d’après lui « les infractions n’étaient pas constituées, nous avons apporté la démonstration juridique notamment le complot militaire ».
Treize autres soldats se voient attribuer une peine de 10 ans. Poursuivis pour désertion en temps de paix, le sergent chef Lahoko Mohamed Zerbo, le sergent Roger Joachim Koussoubé dit le Touareg et l’adjudant Kousse Ouekouri sont condamnés à trois mois ferme. Le carporal Issaka Ouédraogo est pour sa part condamné à six mois avec sursis.
Enfin, l’unique civil assis sur le banc des accusés, Sabkou Yago, a été relaxé tout comme le soldat Salfo Kosporé.
Des membres de l’ex-régiment de sécurité présidentielle
Ce verdict a suscité une vague de déception, là encore, chez les avocats commis d’office. « Nous avions plaidé l’acquittement », explique Me Olivier Yelkouni, qui défendait le soldat Abdoul Nafion Nebié. Me Olivier Somé, conseil de l’accusé Abou Ouattara, est dans le même état d’esprit après le verdict. « Nous respectons la décision de justice. Mais nous allons user des recours offerts par loi pour la contester « .
Ces soldats, issus pour la plupart issus de l’ex-régiment de sécurité présidentielle − dissous au lendemain de l’échec du coup d’État attribué au général Diendéré − étaient accusés d’avoir attaqué le 22 janvier 2016 le dépôt d’armes de Yimdi, à la sortie ouest de Ouagadougou.
Ils avaient emporté des armes qui devaient leur permettre de monter une opération pour libérer les détenus de la Maison d’arrêt et de correction des armées, là où les généraux Diendéré et Bassolé, poursuivis dans le cadre de l’enquête sur putsch raté sont incarcérés ainsi que plusieurs dizaines de militaires.
La défense dispose désormais d’un délai de cinq jours pour se pourvoir en cassation.
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