Captive pendant 4 ans, l’ancienne otage libérée en 2020 et âgée de 76 ans est retournée en toute discrétion au Mali en passant par le Sénégal, quelques mois seulement après sa libération.
Dès sa libération en octobre 2020, Sophie Pétronin avait fait part de son souhait de « revenir au Mali voir ce qui se passe ». C’est chose faite. L’ex-otage de 76 ans a regagné le pays, rapportent « le Figaro » et Radio France, mardi 2 novembre. Contre l’avis des autorités françaises – qui ont vertement condamné son départ, ce mercredi – et maliennes, elle a effectué un périple clandestin pour rejoindre la capitale malienne, Bamako, et est désormais visée par un avis de recherche.
Dès sa libération en octobre 2020, Sophie Pétronin avait fait part de son souhait de « revenir au Mali voir ce qui se passe ». C’est chose faite. L’ex-otage de 76 ans a regagné le pays, rapportent « le Figaro » et Radio France, mardi 2 novembre. Contre l’avis des autorités françaises – qui ont vertement condamné son départ, ce mercredi – et maliennes, elle a effectué un périple clandestin pour rejoindre la capitale malienne, Bamako, et est désormais visée par un avis de recherche.
Un visa refusé par le Quai d’Orsay
Sophie Pétronin avait effectué des démarches peu de temps après sa libération pour retourner au Mali mais s’était heurtée au refus des autorités locales de lui délivrer un visa. En France, le Quai d’Orsay faisait également blocage, selon nos confrères.
Un refus qui a grandement affecté le moral de la septuagénaire, selon des sources proches de la famille citées par RFI : elle n’était pas heureuse en Suisse, où elle habitait avec son fils depuis sa libération, et désespérait de revoir sa fille adoptive, Zeinabou, dans le pays où elle a passé vingt-cinq ans de sa vie. Elle avait, en vain, tenté de faire venir cette dernière en Europe. A plusieurs reprises, elle aurait évoqué, lors de réunions de famille, la possibilité de mettre fin à ses jours. Selon son fils cité par Medipart, « elle se sent[ait] encore plus prisonnière que dans le désert ».
Elle a fini par convaincre ce dernier de l’aider à atteindre son but, en rejoignant le Sénégal sous prétexte de vacances, rapporte Mediapart, à qui l’ancienne otage s’est confiée. A leur arrivée à Dakar au mois de mars, ils ont alors débuté un périple de trois jours et 1 300 kilomètres pour rejoindre le Mali, entre bus et mototaxi.
Sophie Pétronin avait effectué des démarches peu de temps après sa libération pour retourner au Mali mais s’était heurtée au refus des autorités locales de lui délivrer un visa. En France, le Quai d’Orsay faisait également blocage, selon nos confrères.
Un refus qui a grandement affecté le moral de la septuagénaire, selon des sources proches de la famille citées par RFI : elle n’était pas heureuse en Suisse, où elle habitait avec son fils depuis sa libération, et désespérait de revoir sa fille adoptive, Zeinabou, dans le pays où elle a passé vingt-cinq ans de sa vie. Elle avait, en vain, tenté de faire venir cette dernière en Europe. A plusieurs reprises, elle aurait évoqué, lors de réunions de famille, la possibilité de mettre fin à ses jours. Selon son fils cité par Medipart, « elle se sent[ait] encore plus prisonnière que dans le désert ».
Elle a fini par convaincre ce dernier de l’aider à atteindre son but, en rejoignant le Sénégal sous prétexte de vacances, rapporte Mediapart, à qui l’ancienne otage s’est confiée. A leur arrivée à Dakar au mois de mars, ils ont alors débuté un périple de trois jours et 1 300 kilomètres pour rejoindre le Mali, entre bus et mototaxi.
« J’ai retrouvé la petite que j’avais laissée il y a quatre ans »
Auprès de Mediapart, Sophie Pétronin explique avoir été reconnue à plusieurs reprises, notamment par des agents aux frontières. Elle finit par franchir la frontière illégalement et atteindre Bamako, où elle s’est installée avec sa fille après leurs retrouvailles. « Elle s’est jetée sur moi. J’ai retrouvé la petite que j’avais laissée il y a quatre ans. C’est un sentiment indescriptible », raconte-t-elle. L’adolescente a depuis obtenu son baccalauréat.
Les autorités suisses, maliennes et françaises n’ignoraient rien de l’arrivée de la septuagénaire dans le pays.
« Elle finit sa vie là où elle a toujours voulu la finir », a expliqué tôt ce mercredi auprès de Franceinfo le journaliste Anthony Fouchard, qui a côtoyé l’ancienne otage et appelle aujourd’hui à « ne pas céder à la polémique ». « Il y a vingt-cinq ans, elle quitte l’Europe parce qu’elle perd un de ses fils dans un accident de montagne et elle s’était fait la promesse de ne jamais revenir. Quand elle est ramenée du désert jusqu’à la Suisse, sans même l’opportunité de voir sa fille, elle le vit comme une brutalité sans nom. »
Auprès de Mediapart, Sophie Pétronin explique avoir été reconnue à plusieurs reprises, notamment par des agents aux frontières. Elle finit par franchir la frontière illégalement et atteindre Bamako, où elle s’est installée avec sa fille après leurs retrouvailles. « Elle s’est jetée sur moi. J’ai retrouvé la petite que j’avais laissée il y a quatre ans. C’est un sentiment indescriptible », raconte-t-elle. L’adolescente a depuis obtenu son baccalauréat.
Les autorités suisses, maliennes et françaises n’ignoraient rien de l’arrivée de la septuagénaire dans le pays.
« Elle finit sa vie là où elle a toujours voulu la finir », a expliqué tôt ce mercredi auprès de Franceinfo le journaliste Anthony Fouchard, qui a côtoyé l’ancienne otage et appelle aujourd’hui à « ne pas céder à la polémique ». « Il y a vingt-cinq ans, elle quitte l’Europe parce qu’elle perd un de ses fils dans un accident de montagne et elle s’était fait la promesse de ne jamais revenir. Quand elle est ramenée du désert jusqu’à la Suisse, sans même l’opportunité de voir sa fille, elle le vit comme une brutalité sans nom. »
Visée par un avis de recherche
Sophie Pétronin passe sept mois sans encombre en Mali, jusqu’à ce qu’un avis de recherche soit diffusé. Dans une note interne (authentifiée auprès des autorités maliennes par RFI), la direction générale de la gendarmerie malienne demande à « toutes les unités » de la localiser et de « la conduire sous bonne escorte » à Bamako.
La travailleuse humanitaire aurait en effet été aperçue « vers Sikasso », une ville à plus de 350 kilomètres de Bamako, dans le sud-est du paysa, placée en zone rouge par l’Etat français et donc « formellement déconseillée ». Pourquoi un tel avis de recherche ? Selon le ministère malien de la Sécurité auprès de RFI, il s’agit simplement de « lever certaines ambiguïtés ». Des sources diplomatiques françaises affirment, elles, ne pas interpréter cette note comme « un acte hostile » de la part des autorités envers la France.
Auprès de Mediapart, l’ancienne otage assure de son côté n’avoir jamais mis les pieds à Sikasso.
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Ce mercredi 3 novembre, le gouvernement français a déploré la décision de Sophie Pétronin, dénonçant par la voix de son porte-parole Gabriel Attal une « forme d’irresponsabilité » vis-à-vis de « sa sécurité » mais aussi vis-à-vis « de la sécurité de nos militaires ».
Sophie Pétronin passe sept mois sans encombre en Mali, jusqu’à ce qu’un avis de recherche soit diffusé. Dans une note interne (authentifiée auprès des autorités maliennes par RFI), la direction générale de la gendarmerie malienne demande à « toutes les unités » de la localiser et de « la conduire sous bonne escorte » à Bamako.
La travailleuse humanitaire aurait en effet été aperçue « vers Sikasso », une ville à plus de 350 kilomètres de Bamako, dans le sud-est du paysa, placée en zone rouge par l’Etat français et donc « formellement déconseillée ». Pourquoi un tel avis de recherche ? Selon le ministère malien de la Sécurité auprès de RFI, il s’agit simplement de « lever certaines ambiguïtés ». Des sources diplomatiques françaises affirment, elles, ne pas interpréter cette note comme « un acte hostile » de la part des autorités envers la France.
Auprès de Mediapart, l’ancienne otage assure de son côté n’avoir jamais mis les pieds à Sikasso.
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Ce mercredi 3 novembre, le gouvernement français a déploré la décision de Sophie Pétronin, dénonçant par la voix de son porte-parole Gabriel Attal une « forme d’irresponsabilité » vis-à-vis de « sa sécurité » mais aussi vis-à-vis « de la sécurité de nos militaires ».
6 Commentaires
Les Européens ont peur qu'elle ne développe les théories et convictions islamistes. Ce n'est pas son genre.
Elle a un amour fou pour le Mali. Juste celà.
Reply_author
En Novembre, 2021 (18:41 PM)Zelley
En Novembre, 2021 (17:19 PM)Linda Mujer
En Novembre, 2021 (21:36 PM)Linda Mujer
En Novembre, 2021 (21:41 PM)Participer à la Discussion