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Audition à Ndjamena sur fond de rivalités : La guerre des «victimes» de Habré

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Audition à Ndjamena sur fond de rivalités : La guerre des «victimes» de Habré

Les Associations des victimes du régime de Habré ont du mal à accorder leurs violons. Même si cela ne se sent pas pour l’instant sur le travail des Officiers de police judiciaire qui continuent d’auditionner les victimes, une certaine tension heurte les relations entre les dirigeants.

Elles ont gagné ensemble la bataille pour le procès de l’ex-Président du Tchad, Hissène Habré. Mais, les associations des victimes se livrent entre elles un âpre combat : Il s’agit d’une véritable guerre entre les dirigeants des différents mouvements de défense des présumées victimes de la répression de l’ex-homme fort de Ndjamena. Les pionniers comme Clément Abaifouta, et Zakaria Fadoul Kitir qui dirigent respectivement l’Association des victimes des crimes de Hissène Habré (Avrchh) et l’Association des victimes des crimes et répressions politiques au Tchad qui se sont investi depuis le début en 1991, craignent que d’autres récupèrent les fruits de leurs sacrifices. 
Ils soupçonnent le président de la cellule  de réseaux des associations de défense des droits de l’homme, Outman Mossa, une association née il y a seulement trois ans d’enrôler de fausses victimes pour se faire de l’argent. «Nous ne savons pas sur quelles bases cet homme là travaille. Et cela ne rend pas la tâche facile parce qu’en fin de compte, nous ne savons pas exactement ce qu’elles font et quelles sont leurs motivations. Moi personnellement, il y a des gens que je ne connaisse pas et qui se disent des victimes. J’ai beaucoup de doutes sur le militantisme de certains. Et j’ai peur que leurs agissements entachent notre démarche», souligne Clément Abaifouta, très anxieux.
Interpellé sur cette question, le président l’Avcrp, Zakaria Fadoul Kitir, avance lui aussi les mêmes inquiétudes. «C’est vrai qu’il y a des victimes très louches. Elles ont entendu qu’il y aurait des indemnisations et elles sont venues s’inscrire disant que j’ai perdu un tel. Des fois, elles vous disent j’ai perdu des millions. Comment des gens peuvent-ils se promener avec autant d’argent  sur eux au moment de leur arrestation», s’interroge ce professeur d’université. Lui soutient avoir perdu 7 frères durant le régime de Hissène Habré.
Mais le mis en cause balaie d’un revers de main toutes ces accusations portées contre lui. «Ce n’est pas vrai», embraie-il. Outman Moussa, qui dit avoir fait auditionner plus de 100 personnes, estime qu’elles sont des victimes directes. Il avance qu’il détient des preuves. «J’ai commencé à faire passer les victimes indirectes parce que les autres associations le font», se défend-t-il. Poursuivant son récit, il soutient que ces «frères» n’ont pas besoin de cracher du venin sur lui. Il estime que le combat est le même. «Chaque association devrait faire ce qu’elle a à faire.  Pour la suite, je prie que la sagesse prenne le dessus sur les passions», prie-t-il.
Malgré ces dires, Clément Abai­fouta n’est pas rassuré. Il promet de se battre pour démasquer «ces victimes fantômes». Pour lui, «il n’est pas question qu’on laisse le chemin libre à des gens dont la seule et unique intention est de récupérer le sacrifice de 23 années de travail d’honnêtes gens». Ce qui ne risque pas d’arriver. D’après une source policière proche du dossier «si des victimes ne sont pas en mesure d’apporter les preuves de ce qu’elles avancent, leurs dossiers seront appréciés par les juges qui décideront de la suite à leurs réserver».

Face-à-face avec les Opj : L’Avcrp repêchée de justesse

Des personnes regroupées dans l’Association des victimes des crimes et répressions politiques au Tchad, (Avcrp), la première association créée après la chute de Habré, ont failli ne pas se faire auditionner. Cette association ne s’était pas attachée les services d’un avocat et ne savait pas qu’elle devait se constituer partie civile. Du coup, les Opj ont renvoyé ces membres à la prochaine mission.  Niet catégorique de Zakaria Fadoul. «Je ne savais pas qu’il fallait qu’on se constitue partie civile. En plus nous n’étions même pas informés de l’arrivée de la commission rogatoire à Ndjamena», soutient-il. Il a fallu d’âpres négociations. Finalement Zakaria Fadoul a saisi Dakar et a pu mettre la main sur deux avocats sénégalais (Mes Fatimata Sall et Yaré Fall) qui ont rédigé la constitution de partie civile. Ce n’est que le samedi 24 Aout, quatre jours après le début des auditions, que les membres de son association ont pu être entendus par les Opj.



2 Commentaires

  1. Auteur

    Bateau

    En Août, 2013 (21:27 PM)
    Même les gâteaux pourris se partagent
    Top Banner
  2. Auteur

    Wwx

    En Août, 2013 (22:05 PM)
    ça promet pour la suite!Aucune de ces personne ne pourra prouver sa qualité de victime et les chambres africaines devront les débouter toutes, à moins que ce ne soit une parodie de procès!
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