Au moins 17 personnes ont été tuées et 28 blessées lundi dans l'explosion d'un véhicule piégé près d'un point de contrôle situé sur la route d'accès à l'aéroport de Mogadiscio, attentat revendiqué par les shebab, a-t-on appris de source hospitalière. “Les corps de 17 personnes qui ont été tuées dans l'explosion ont été admis à la morgue de l'hôpital, tandis que 28 personnes ont été admises pour des blessures diverses”, a déclaré à la presse Mohamed Yusuf, le directeur de l'hôpital Medina, le principal établissement hospitalier de la capitale.
Le véhicule a tenté de forcer le passage au barrage et explosé près d'un hôtel, dans un endroit très fréquenté, a indiqué un responsable sécuritaire présent sur les lieux, Abdullahi Ahmed. “Nous avons vu le véhicule hostile quand il a essayé de dépasser les autres véhicules alignés en prenant la gauche de la route et il a explosé près de l'hôtel Afrik”.
L'attentat a été revendiqué par les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui ont l'habitude de mener de telles opérations dans la capitale somalienne. “L'opération martyr a été menée en utilisant un véhicule rempli d'explosifs qui a visé un barrage sur la route de l'aéroport”, ont indiqué les shebab dans un bref communiqué. “C'était malheureux de voir un tel désastre aujourd'hui", a déclaré Abdiweli Moalim Abdirahman, un homme d'affaires. "J'ai vu huit jeunes hommes conduisant des motos-taxis tués dans l'explosion. Ils étaient sur le parking près du barrage où ils attendent normalement les clients.”
Une énorme explosion
“Je n'étais pas très loin quand l'explosion a eu lieu, et je pouvais voir plusieurs personnes dans une mare de sang. L'explosion a été énorme et elle a causé des dommages à plusieurs immeubles alentour”, a expliqué un témoin, Abdikarim Mohamed.
Suado Ali, une autre habitante de Mogadiscio, a raconté qu'elle sortait d'une agence de voyage quand le souffle de l'explosion l'a renversée. “J'ai reçu un éclat à la main, mais c'est léger et ce n'est pas grave (...) J'ai vu près de 10 personnes allongées sur le sol et certaines ne bougeaient pas, tandis que d'autres appelaient au secours”, a-t-elle dit à l'AFP.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).
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