Koffi Olomidé, roi de la rumba congolaise, sera fixé sur son sort le 18 mars. Absent à son procès lundi, il est poursuivi pour agressions sexuelles sur quatre de ses danseuses.
Le roi de la rumba congolaise Koffi Olomidé, poursuivi pour agressions sexuelles sur quatre de ses danseuses mais absent lundi à son procès devant le tribunal correctionnel de Nanterre, sera fixé sur son sort le 18 mars.
Actuellement visé par deux mandats d'arrêt, un français et un zambien, la star de 62 ans, qui nie les faits, avait laissé entendre en juin 2018 qu'il viendrait se défendre lors de l'annonce de son renvoi devant la justice française. Mais il n'a pas paru ce lundi à son procès, tenu à huis clos.
Défendu par deux ténors du barreau, Eric Dupond-Moretti et Emmanuel Marsigny, le chanteur est poursuivi pour atteintes sexuelles avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité et pour séquestrations. Des faits qui auraient été commis en région parisienne entre 2002 et 2006.
Viols aggravés
Il devait également comparaître pour avoir facilité l'entrée et le séjour irrégulier en France des plaignantes et pour les avoir fait travailler illégalement en les sous-payant, voire en les privant de rémunération. Soupçonnés de complicité, deux hommes de main ont eux comparu lundi.
Le huis clos, de droit, a été demandé par les parties civiles. Trois d'entre elles étaient présentes à l'audience. Leur avocat David Desgranges a regretté l'absence du principal prévenu. « On reproche à mes clientes des contradictions. Le problème c'est que M. Olomidé en a lui-même beaucoup dans ses propres déclarations » et « j'aurais bien aimé entendre ses explications et le confronter à ses propres contradictions », a indiqué le conseil à des journalistes.
Les avocats de la défense n'ont pas souhaité s'exprimer. Mis en examen en février 2012 pour viols aggravés, le chanteur congolais avait vu les chefs de poursuite retenus contre lui allégés et la procédure correctionnalisée.
Les plaignantes l'accusent de leur avoir imposé des relations non consenties, en France comme lorsqu'elles étaient en République démocratique du Congo (RDC) ou en tournée ailleurs.
Privées de documents d'identité et de téléphone
Les faits retenus par l'accusation en France se seraient déroulés notamment dans un pavillon d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) où l'artiste hébergeait les jeunes femmes en marge de concerts ou d'enregistrements. Privées de document d'identité et de téléphone, elles y étaient gardées 24h/24 par trois hommes.
Lorsque leur patron en exprimait le désir, l'un de ces gardes accompagnait les danseuses jusqu'à lui, à l'hôtel ou au studio d'enregistrement le plus souvent, affirment-elles, évoquant des rapports imposés sans préservatif. Et des gifles quand elles se débattaient. Si elles se refusaient à lui, il ne les faisait plus travailler.
Les jeunes femmes avaient fini par s'échapper du pavillon une nuit de juin 2006, et avaient déposé plainte en 2007, 2009 et 2013. Elles ne sont plus jamais retournées en RDC, par peur de représailles. Koffi Olomidé avait précipitamment regagné son pays en 2009 lorsqu'il avait appris qu'une mise en examen, assortie d'un placement en détention provisoire, avait été requise à son encontre.
La star nie
En juin 2018, lors de l'annonce de son renvoi devant la justice française, le chanteur avait « fermement » contesté les faits, dans un communiqué publié par Me Marsigny.
La star congolaise, mariée et père de famille, a déjà été condamné par le passé: Antoine Agbepa Mumba, de son vrai nom, a été brièvement écroué en 2016 pour avoir donné un violent coup de pied à l'une de ses danseuses. En 2012, il avait aussi été condamné pour des violences sur son producteur.
La justice zambienne le recherche par ailleurs dans une affaire d'agression contre un photojournaliste rwandais. Appelé à comparaître à Lusaka en septembre dernier, le prévenu ne s'était là non plus pas présenté.
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