Le monopole public qui fournit près de 95% de l'électricité du pays est au bord de la faillite, gangréné par la corruption et l'inefficacité, alourdi par une dette équivalente à 26 milliards d'euros.
Elle est loin l'époque où le Financial Times britannique élisait Eskom « compagnie d'électricité de l'année 2001 ». Aujourd'hui le géant public cumule tous les maux. Inefficacité, corruption, méga-projets ruineux et direction absente.
La compagnie n'a plus de patron depuis juillet dernier. Mais surtout, Eskom, c'est 420 milliards de rands de dette, soit 26 milliards d'euros. Fruits d'investissements hasardeux, d'impayés faramineux, et de contrats déséquilibrés, cette mauvaise gestion ne date pas d'aujourd'hui.
Elle a des conséquences sur le parc industriel, puisqu'en dix ans les dépenses de maintenance ont été divisées par trois. Alors que la production ne cesse de baisser et que les délestages sont devenus quotidiens dans certaines provinces, l'État tente de prendre le problème à bras le corps, en divisant la société en trois filiales : une pour la production, une deuxième pour les réseaux de transport et une troisième pour la distribution. Il espère ainsi introduire de la concurrence dans un monopole jusqu'alors ultra protégé.
On ne sait pas encore ce que le gouvernement décidera pour la dette. Les marges de manoeuvres sont limitées, alors qu'il a déjà par deux fois renfloué les caisses d'Eskom cette année. Quant à la question des licenciements, les syndicats ont annoncé qu'il ne fallait franchir cette ligne. Eskom est pourtant en sureffectif avec près de 50 000 employés.
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